Le 20 avril dernier, Muhadib découvrait aux yeux du public leur troisième EP, « In Equilbrium ». Retour sur un opus qui joue sur différentes musicalités et sensibilités.

En 2006, Ian était seul derrière le nom de Muhadib, et son premier EP offrait une musique très électro-rock. Dix ans après, lorsqu’on prend connaissance du troisième opus de Muhadib, In Equilibrium, on remarque tout de suite qu’un long chemin a été parcouru. Devenu trio en 2009, enchaînant les scènes après avoir remporté le prix du 34 Tours en 2012 et se faisant reconnaître par de grands noms comme Ryan Hewitt (Red Hot Chili Peppers, Angus et Julia Stone), avec qui ils ont pu travailler sur leur deuxième EP, leur musique semble s’être enrichie et le groupe s’est créé sa propre identité.

In Equilibrium : le juste titre pour un EP parfaitement dosé.

Le troisième EP du groupe porte bien son nom. Les titres mélangent savoureusement les différents sons qui font partie de l’identité musicale de Ian Rousset, créateur et leader du groupe. Le premier titre de l’opus, « One million big bang’s », nous offrent ainsi de gros riffs de guitare qui nous réveillent, nous et toute notre sensibilité. « It belong to us », en deuxième position, ralentit le mouvement, montrant que le groupe est aussi capable de douceur, sur un fond plus électro-pop que rock.

« Scales » s’inscrit dans le même prolongement doucereux, avec un ton beaucoup plus mélancolique et une instrumentalisation très discrète. À ce stade de l’EP, l’ambiance devient Cosy… Jusqu’au quatrième morceau, par lequel le groupe nous rappelle au passage sa nationalité en utilisant le français. Choix judicieux pour un titre qui appellerait presque à la révolution. Pourtant, ce morceau n’en n’est pas un : il s’agit d’un message enregistré, très robotique, d’un cri du cœur sur la situation des sociétés actuelles. Après cette tirade qui, au choix, réveillera le rebelle qui sommeille en vous ou vous mettra plutôt mal à l’aise, place de nouveau à une chanson douce, malgré son titre. « Chaophonics » n’a en effet rien d’une chanson chaotique et s’enchaine très bien avec « Le monde aujourd’hui » : si précédemment, les instruments ont été laissé de côté, cette fois c’est la voix de Ian qui est absente du titre. Enfin, pour un parfait équilibre, l’EP se devait de finir sur un titre énergique et rock, afin de rappeler l’ouverture de l’opus et de nous ranimer un peu après le bouquet d’émotions que les titres nous ont transmis. C’est bien ce que fait « Grow up », baissant le rideau sur un EP qui a trouvé l’équilibre parfait entre différentes musicalités et sensibilités.

Prévu pour ce mois d’août, un nouveau titre avec Ryan Hewitt est également très attendu. D’ici là, vous pouvez retrouver le groupe sur les scènes de France en surveillant leur page Facebook. Si vous avez l’occasion, n’hésitez pas à aller les voir ! C’est en effet en live que l'on peut ressentir toute la fougue et le potentiel de ce jeune groupe, alors que les musiciens déploient généreusement leur énergie pour le plaisir de nos yeux et de nos oreilles.

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