Une queue de plus de deux heures, une grande Halle de la Villette mieux investie, du monde, des concours, de la musique, des stands, et surtout... plus de 300 des meilleurs tatoueurs mondiaux. Comme on vous l'avait promis deux mois plus tôt, on était ce week-end à la cinquième édition du Mondial du tatouage et c'était énorme !
Vendredi 4 et Samedi 5 mars, la Grande Halle ouvrait ses portes à 12h pour les fermer à minuit. Dimanche 6 mars, on entrait à 11h pour en sortir à 19. Dans les deux cas, même constat : une queue impressionnante à l'entrée et des sourires grelotants sur toutes les lèvres. Pour ne pas attendre trop longtemps, de nombreuses personnes sont arrivées deux, voire trois heures avant l'heure d'ouverture. Une attente qui témoigne du succès grandissant du mondial. L'espace était bien mieux investi cette année, avec un espace fumeur et des food trucks (dont un végétarien) à l'extérieur, des passerelles pour faire le lien entre les plateformes, et surtout : de l'air ! On respirait bien mieux grâce aux 20 000m2 de surface, et malgré quelques embouteillages humains (fort similaires à ceux du métro parisien) au moment des concours, la circulation s'est faite vraiment facilement.
Maud de chez Tin-tin en plein travail
© Julie Albesa
On a donc eu la chance d'assister au travail en direct des meilleurs tatoueurs mondiaux, de Maud de Chez Tin-tin, à l'italien Marco Manzo en passant par le taïwanais Horihui. L'occasion était belle pour découvrir différentes techniques de tatouages, comme le travail traditionnel avec un Tebori japonais (un batônnet habillé de petites aiguilles) au stand du Diamond Club Tattoo. Pour pimenter les journées, différents concours ont été organisés, tous présentés par Alexandre Devoise : Meilleur petit couleur et meilleur petit noir et gris vendredi, meilleur large couleur et meilleur large noir et gris samedi, Meilleur dos ou intégral dimanche. En sus, chaque jour a vu naître une sélection « Best of day » pour élire le meilleur tatouage réalisé dans la journée. Avec un jury aussi international que connu, le mondial ne pouvait pas manquer son coup : le suisse Filip Leu qui tatoue depuis 33 ans, l'américain Bill Salmon, l'allemand Luke Atkinson que Tin-tin renomme gentiment « An englishman in Stuttgart » et, pour la première fois, l'américaine Kari Barba. Mis à l'honneur, le tatouage s'est déployé sur différents stands et revêtait comme chaque année des formes diverses : un espace pro, des stands de livres dédiés, un stand du SNAT (Syndicat National des Artistes Tatoueurs)... Il y en avait pour tous les goûts et tous les besoins !
On se fait tatouer en rigolant chez Yugen Tattoo
©Julie Albesa
Du tatouage mais pas que ! Sur le stand Fender, des guitares revisitées par les artistes tatoueurs côtoyaient un concert live et des installations permettant aux visiteurs de tester eux-mêmes les guitares de la marque. Sur scène se sont succédé les concerts endiablés des groupes Sticky Boys, Uncle Acid and The Deadbeats, Hangman's chair et Orange Goblin. La musique était aussi à l'honneur, significative pour certains tatoueurs qui soulignaient leur style en choisissant leur propre playlist : entre les stands, on passait du hard rock au blues, du bruit des aiguilles aux discussions passionnées « J'adore le tracé », « j'ai trop envie de me faire un flash mais j'ai peur », « oh t'en as tellement que t'es plus à un près ».
On souffre un peu plus chez Ladies & Gentleman Tattoo
© Julie Albesa
Ce qui a marqué et que l'on retiendra de ce mondial, c'est l'esprit familial qui y a régné tout le week-end. Comme l'ont rappelé Alexandre Devoise, Tin-tin et bien d'autres, « On est en famille ». L'ambiance est bon enfant, tout le monde se tutoie naturellement et montre ses tatouages sans appréhension ou voile de convenance. Le besoin de montrer et d'exhiber ces tatouages souvent cachés se ressent comme une évidence, et l'on a vu de nombreux tatoués marcher en short et t-shirt, en string (il faisait 8degrés en moyenne), et montrer leurs tatouages aux tatoueurs présents sur le mondial. Car c'est bien ce qui fait la magie du mondial : rassembler les amoureux d'un art qui n'est pas toujours toléré socialement, et les faire se sentir aussi libres qu'entièrement légitimes.
On discute en string et casquette en laine
© Julie Albesa
Tatouage traditionnel au Tebori
© Julie Albesa
Tatouages kawai chez Glamort
© Julie Albesa
Petite pause barbier
© Julie Albesa
On tatoue même les voitures au mondial !
© Julie Albesa
Stand d'essai Fender
© Julie Albesa
Photo de famille
© Julie Albesa
Défilé des 27 concurrents pour le concours "Meilleur dos ou intégral"
© Julie Albesa