Réalisateur, metteur en scène, écrivain : Samuel Benchetrit est un homme à tout faire, mais alors que son film (Asphalte) est encensé par la critique sa pièce Moins deux ne semble pas avoir le même succès.
Une chambre d’hôpital lugubre, deux malades, un médecin qui leur apprend qu’ils ne leur restent que quelques jours à vivre et c’est le début d’une folle aventure aussi légère que tragique. L’un à un cancer du poumon, l’autre du rein. L’un a une vie ratée, abandonné par sa famille et ses trois enfants qui ne sont même pas les siens. L’autre complètement seul, n’a jamais connu sa fille unique. Deux hommes à la fois désespérants et touchants qui décident de fuir l’hôpital afin de vivre leurs derniers moments de liberté.
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Rire de la maladie, de la mort, de la solitude ? C’est la question que pose la pièce et auquel Samuel Benchetrit nous répond oui. A la fois drôle et sombre, cette tragi-comédie est avant tout un hymne à la vie et à la joie. Cette femme enceinte qui recherche le père de son enfant et qui finit par rencontrer un bel inconnu, cet homme sauvé in extremis d’une tentative de suicide dans la Seine. Chaque situation aussi désespérée soit-elle débouche sur une fin positive par le biais de ces deux hommes mourants qui en tentant de donner un sens à leur vie, en donne un à ceux des personnages qu’ils croisent. Interprétés par Guy Bedos et Philipe Magnan, le plus célèbre des deux n’en étant pas pour autant le meilleur, qui incarnent avec brio ce rôle de vieux malade sarcastique et grincheux, alternant antipathie et affection auprès du spectateur.
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En dehors du jeu d’acteur indiscutable, le reste de la pièce n’est pourtant pas à la hauteur. La mise en scène est trainante, les comédiens secondaires caricaturaux et incommodants, les décors stériles ou quasi-absents. Benchetrit manque de fantaisie, de surprise. Les scènes s’enchaînent avec des fins souvent attendues ou à l’inverse pleinement incohérentes. Le soulagement est presque palpable à la fin de la représentation et les impressions difficiles à départager.
Moins deux, une pièce de vieux jouée par des vieux pour les vieux ? Presque. Un bon moment sans doute, une pièce marquante certainement pas.
Théâtre Hebertot – 78bis boulevard des Batignolles 75017 Paris Jusqu’au dimanche 15 novembre 2015 Du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 15h