Ce visage que tout le monde pleure, cette photo que l'on voit partout, et le souvenir de l'engagement, de la grâce de l'acte et de la banalité sublime de tous : hier, Marc Riboud nous a quitté.
Âgé de 93 ans, l'illustre photographe avait parcouru le monde, captant dès qu'il le pouvait, la plus pure des émotions. C'était là toute la beauté de son geste. Sa photographie se voulait chambouler les êtres, cherchant la réaction par le sentiment.
Photographe social, il a su, par sa grande humilité et son sens de l'humanité, se faire inviter chez Fidel Castro à Cuba. La ville et son atmosphère ont charmé le photographe qui à capturé toute l'atmosphère des rues. Ces rues et celles d'ailleurs l'ont toujours fasciné. Toutes les rues et tout ce qui s'y déroulait : la révolution de mai 68 sur les pavés parisiens, la révolution culturelle de Chine, sur le bitume ; l'indépendance de l'Algérie sur les chemins poussiéreux et les artères blanches des villes ensoleillées ; l'opposition à la guerre du Vietnam aux USA...
Marc Riboud a fixé les révoltes, il a figé les joies et les rires, il a révélé la magnificence des lieux qu'il a traversé et il a laissé, hier, une empreinte dans l'histoire de la photographie.
© Marc Riboud - Washington, 21 octobre 1967. devant le Pentagone, lors d'une marche pour la paix au Vietnam, Jan Rose Kasmir donne un beau visage à la jeunesse américaine.
© Marc Riboud - Sur la chaussée déserte, les pavés épars symbolisent la fin des émeutes.
© Marc Riboud - Brésil, Habitants du village de Guamo devant leurs maisons, abîmées par le passage d'un ouragan, 1963
© Marc Riboud - Chine, 1957, Cité interdite sous la neige
© Marc Riboud - Bal de l'indépendance, Nigéria, 1960