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Mais qui est Céline Groussard ? Rencontre

10 décembre 2015, par Untitled Magazine

C'est confortablement installé dans un café à l'angle du faubourg du temple que nous rencontrons Céline Groussard. Comédienne dans l'âme, c'est une des humoristes qui fait rire les spectateurs du théâtre de l'Apollo depuis la rentrée. Rencontre avec ce personnage attachant. 

Céline Groussard, de l'étudiante à la comédienne

Je viens de Bordeaux à l'origine mais j'ai vite quitté la province pour faire les cours Florent à Paris. Avant j'ai fais une licence d'anglais mais je savais plus ou moins que j'avais envie d'être comédienne. Je faisais des études en même temps pour être sûre. Et puis parce qu'un peu comme tous les parents, les miens avaient un peu peur du coup il fallait quand même avoir un plan b. Mais il était évident que c'était beaucoup plus les cours Florent qui m'intéressaient.

J’ai commencé les cours à 18 ans et ça a été une révélation ! J'avais eu plusieurs révélations avant celle-là quand j'étais adolescente. J'ai passé le bac option théâtre et puis j'avais vu à 15 ans, La vie criminelle de Richard III avec Denis Lavant. En le voyant joué, je me suis dit oulala, si un jour j'arrive à donner des émotions comme ce gars est en train de m'en donner, ma vie sera réussie. Je pense que j’ai toujours voulu être comédienne du plus loin que je me souvienne. On a toujours un peu honte de dire qu'on veut être comédienne alors je disais n'importe quoi aux adultes. J'ai voulu être institutrice après j’ai voulu être coiffeuse, journaliste. Je leur disais tous les métiers mais jamais le vrai.

Céline dans la pièce Nous qui sommes cent de Jonas Hassen Khemiri. Céline dans la pièce Nous qui sommes cent de Jonas Hassen Khemiri.

L'arrivée à Paris et les cours Florent

Je suis montée à Paris après ma licence d'anglais pour rejoindre le cours Florent. Ca à été génial, une super expérience. Je trouve que ce sont de belles rencontres des cours comme ça. Ca brasse énormément de gens mais quand tu rencontres les bonnes personnes et les gens qui partagent un peu ton univers et les choses que t'as envie de faire, finalement ça va très vite. Après les cours, j'ai directement fais du théâtre contemporain. Je travaillais dans plusieurs troupes et tournais dans des gros centres dramatiques nationaux. Trois ans après mon arrivée je vivais de ça. J'ai eu beaucoup de chance.

Du théâtre au one man show

Je faisais beaucoup de théâtre subventionné et puis un jour on m'a proposé du théâtre privé. Une pièce comique. J'ai accepté. Je savais que j'avais une fibre humour, que je pouvais faire rire assez facilement. J'ai accepté de jouer dans la pièce aux zèbres de Belleville, un petit cabaret, un personnage trublion qui participe avec les gens, qui est beaucoup en interaction avec le public. Très vite on m'a dit : je pourrais vous écouter dire des conneries pendant des heures. Les gens venaient me voir et les producteurs me disaient : mais pourquoi t'as jamais pensé à faire un one ? Et voilà ! Ca à germé de cette expérience là.

J’ai commencé à écrire avec un co-auteur parce que c’était pas du tout mon métier d'écrire. On a commencé à travailler sur des thèmes qui moi m’étais très cher comme : la loose, les gens timides, les choses très intimes. Et on a vraiment travaillé sur cette base la. Et puis très vite j’ai eu l’opportunité de faire un showcase sur la péniche de la nouvelle seine en janvier 2014. Ce qui a mis un coup d’accélérateur.

Celine dans son spectacle En période d'essai Celine dans son spectacle En période d'essai

Premières sensations sur scène en tant qu'humoriste

L’impression d’avoir gravi l’Everest, la plus grande montagne du monde et la joie de l’avoir fait. J’étais très fière parce que c’est une des choses, avec tout le recul que j’ai en tant que comédienne, qui m’a été donné de faire de plus dur jusqu'à présent. Seule en scène et en plus avec cette espèce de chape de plomb ou tu dois faire rire des gens ou il faut que ça marche et bien je trouve que pour un comédien c’est ce qu’il y a de plus dure à faire.

Le festival d’humour : un tremplin

Je me souviens qu’on était très nombreux. Il y avait pleins de présélections. Il y a eu d’abord une grande finale à Paris où on était 16 puis 8 à l’arrivée à Toulouse. Et j’ai gagné. Ca a été un énorme tremplin pour moi. J’ai pu jouer directement à Avignon après et rencontrer mon producteur actuel. C’est une vraie visibilité pour les humoristes. C’est très bien fait, tu peux très vite être repéré par des professionnels.

Un passage télé à On ne demande qu’à en rire

C’était génial, j’ai adoré cette expérience. Là encore je commençais l’humour, c’était l’an dernier. J’avais joué mon spectacle seulement 6 fois. J’ai eu cette opportunité, mais malheureusement c’était la toute dernière saison avec Bruno Guillon. Je devais préparer un sketch en 1 semaine sur un thème qu’on m’avait proposé.

Mon 1er passage j’étais un peu coincée mais je suis très fière du 2eme. J’étais avec Sacha Judasco, le thème c’était la cuisine sans déchet et Sacha faisait ma poubelle. On a rit, on a foutu le dawa sur tout le plateau car c’était le dernier jour de tournage. On avait des décorateurs, des costumiers et donc la possibilité de faire des choses géniales. J’en garde un très bon souvenir.

ONDAR Un personnage de looseuse

Je pense qu’il y a beaucoup de moi dans ce personnage. Il y a quelqu’un qui m’a dit que c’était moi si j’avais mal tourné. Pour de vrai, j’étais extrêmement timide quand j’étais enfant. Pendant longtemps, jusqu'à l’adolescence, j’étais incapable d’aller chercher du pain dans une boulangerie. J’ai commencé à faire du théâtre et ça m’a libéré. J’ai commencé à expérimenter sur scène des choses que je ne m’étais pas permis dans la vraie vie. J’ai eu cette vraie révélation et j’ai pu me dire : si j’y arrive sur scène, je peux y arriver dans la vraie vie. Je vais continuer de faire des choses avec car ça me plait de parler des looseurs, des gens qui n'ont pas la confiance mais qui essayent quand même de s’en sortir.

Le spectacle 

Pour moi c’est un spectacle intimiste. Je trouve que je vais pas très loin. Je fais pas du trash justement. Des gens me disent que je fais du trash, pour moi non. C’est de l’intimité. On peut parler de tout au final quand ça touche le corps, la sexualité. C’est vrai que je parle des pertes blanches quand on est adolescente par exemple, mais parce que justement ça touche tout le monde. Parfois je suis étonnée que ça puisse choquer. Mais avec mon personnage je peux me permettre beaucoup de chose parce qu’on lui pardonne facilement. C’est ça qui m’amuse beaucoup.

Les inspirations

Les chiches capons ! Eux quand je les ai découvert, j’ai pleuré de rire pendant plus d’une heure. Je suis complétement fan. Il y a Albert Dupontel aussi, avec des personnages très barrés qui vont assez loin dans un très bel univers que j’affectionne particulièrement. En réalisateur il y a Wes anderson avec ce côté loose, les looseurs et les anti héros de ses films me parlent beaucoup. C’est difficile il y a vraiment beaucoup de gens. Je suis très fan de la forme stand up également. Hier soir j’étais au café oscar, j’ai découvert un gars qui s’appelle Sugar Sammy. Il est québécois très connu au Québec. J’ai découvert son univers et j’ai adoré. Lui il remplit des 2000-3000 places alors que personne ne le connaît ici.

Futurs projets

J’écris avec plusieurs humoristes une pièce de théâtre comique. Je ne peux pas en dire beaucoup. On est 4 humoristes et on écrit ensemble. C’est une forme parodique plutôt et ce serait pour une sortie en janvier. Je prépare aussi l’écriture d’un court métrage pour le cinéma. Et encore en plus d’un pilote autour de mon personnage. Ca demande beaucoup de temps mais c’est que du bonheur. Je suis très heureuse d’avoir sauter le pas et d’avoir essayer cette expérience là.

En spectacle jusqu'au 2 janvier 2016 au théâtre de l'Apollo - 18 rue du Faubourg du temple.




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