Fi des Birkenstock-chaussettes, de Karl Lagarfeld et de la Currywurst !
Composé de Sebastian Jung et de Bertrand Boulbar, Electric Morgen est un projet électro-pop qui tend à dépasser les clichés et promet de renouveler la scène franco-allemande. Les deux musiciens se sont rencontrés à Kreuzberg il y a une dizaine d'année et c'est au 6B, à Saint-Denis (qui est à Paris, ce que Kreuzberg est à Berlin) qu'ils ont enregistré leur premier EP paru le 20 octobre dernier.
Jouant sur la diction précise et ultra-rythmée de la langue allemande, Electric morgen distille une electro bipolaire qui mélange des influences pop et cold-wave et qui n'est pas sans rappeler Kraftwerk ou New Order. Après avoir égrené pendant plusieurs mois des teasers mettant en scène des clichés sur l'Allemagne, Electric Morgen prouve avec humour et talent que la langue allemande, elle aussi, a sa place parmi la scène électronique française.
https://www.youtube.com/watch?v=vGuutEDAHOIOn entend souvent dire que c'est est une langue dure, rauque et sévère, Mais c'est aussi une des raisons pour laquelle elle se prête particulièrement bien à l'electro : elle a ce quelque chose de nerveux, de scandé, d'éminemment rythmique. En un mot : d'électrique. Or, si les DJ d'outre-Rhin détiennent une sorte de suprématie en matière de musique électronique, la langue allemand reste en latence. Depuis Barbara avec Göttingen ou France Gall avec Computer N.3, presque aucun français ne s'était aventuré sur son terrain. Avec le projet Electric Morgen, Sebastian Jung chante, parle, sussure en allemand – un peu comme Rodolphe Burger dans le très bon album Pschopharmaka - des textes qu'ils a lui-même écrit, et ce petit vent d'est soufflant sur le 6B fait un bien fou.
Germanique et grisant, électrique et entêtant, Electric morgen promet de faire danser jusqu'au petit matin. Bis zur Endstation.
https://www.youtube.com/watch?v=XQ8YHX_LXCU https://www.youtube.com/watch?v=Kig4CLjPrLo