UNTITLED MAGAZINE
Louise Delage, jeune parisienne de 25 ans, a ouvert un compte Instagram en août dernier pour poster des photos de ses vacances et de ses sorties. Mais ce profil a vite remué la toile, et pour cause, celui-ci cache une réalité tout autre…
Moins de deux mois d’existence et le profil recense déjà plus de 9 000 abonnés, ainsi que des centaines de mentions « j’aime » sur chaque photo. Un compte qui attire inévitablement les internautes, s’empressant alors de suivre Louise pour contempler ses aventures au quotidien.
Au fil des jours, on découvre donc Louise Delage, 25 ans, parisienne et surtout hédoniste comme jamais. Elle sort (beaucoup), part en vacances en Bretagne, à Saint Tropez ou encore à Berlin. Elle a une vie qui fait rêver, toujours impeccablement mise en scène, photographiée avec justesse et surtout beauté et raffinement. Louise est belle au naturel, séduisante, et sait le montrer. Bien habillée, des poses réfléchies et la plupart du temps photographiée par une tierce personne. Les commentaires sont élogieux.
Cette jeune femme émoustille les internautes d’Instagram qui, à l’évidence, rêveraient d’avoir ses vacances, ses balades en bateau, ses sorties au Wanderlust, sa vie de château dans son bel appartement parisien… Etrangement, les internautes ont récemment trouvé tout ceci louche, et soupçonnait un faux compte pour faire la promotion de quelque chose. Mais quoi ?
La réalité cachée
Le compte Instagram de Louise Delage pique la curiosité de bon nombre de suiveurs, et chaque photo se transforme en « Où est Charlie ? », ou plutôt « Où est le verre d’alcool ? ». La réalité a éclaté le 22 septembre dernier : Louise Delage n’est pas Louise Delage, ses vacances, ses sorties, ne sont que les pièces rapportées d’une grande mascarade, menée par l’agence BETC pour montrer l’addiction à l’alcool.
Si vous regardez bien chacune de ses photos, vous noterez la présence d’un verre d’alcool, d’une bouteille vide ou pleine, et lorsque ce n’est pas le cas, Louise s’empresse d’exprimer en légende qu’elle souhaite boire. Bizarrement, ceci n’a interpellé (presque) personne. Très peu de commentaires mettent en avant que la jeune femme boit surement trop. Et pour cause, l’alcoolisme dans la tête de la population n’a pas ce doux visage. L’alcoolisme est perçu comme davantage masculin, caché, non pas festif mais solitaire. J’ai fait l’expérience avec un proche en lui montrant ce profil, et en lui expliquant toute la petite histoire. Sa réponse : « Mais non, elle n’est pas alcoolique, c’est festif. Regarde, à chaque fois qu’elle a un verre, elle fait la fête. » Et pourtant non, Louise boit aussi seule dans son bain. A ce propos, très peu de personnes apparaissent sur ses photos, et lorsque c’est le cas, celles-ci ne sont pas identifiées, appuyant quelque peu la solitude de Louise face à son addiction, qui n’en semble pas une.
L'alcoolisme mondain
Ce phénomène porte un nom : l’alcoolisme mondain. Il commence avec les sorties entre amis, en famille, les anniversaires, les vacances, les apéros… Très vite, moment de convivialité rime avec boisson alcoolisée. Ceci touche bon nombre de personnes, jeunes comme plus âgées, hommes et femmes. C’est parce que cet alcoolisme ne choque pas de prime abord qu’il est si peu pointé du doigt, presque vu comme normal pour être une personne cool et intégrée dans la société.
Cette campagne rondement ficelée fut pensée par le fond Actions Addictions pour montrer les dangers de l’alcool, et montrer à quel point il est difficile de démasquer la dépendance d'un proche. A ce propos, la plateforme Addict Aide a récemment été créée pour aider les internautes à évaluer leur degré d’addiction, que ce soit à l’alcool ou aux drogues. On vous invite donc à regarder cette campagne et ouvrir les yeux sur les risques de l'alcool.
