Fatima Bhutto est une jeune journaliste trentenaire. A travers ses écrits, elle tente de révéler les non-dits de son pays, le Pakistan. Mais elle est aussi issue de la célèbre dynastie Bhutto et héritière de la famille la plus célèbre du Pakistan, surnommée plus communément « Les Kennedy du Pakistan ». Sa famille a été marquée de nombreuses fois par la mort. Son grand-père, qui fut président, Zulkifar Ali Bhutto, a été exécuté en 1979, trois ans avant la naissance de Fatima. Son père, Murtaza Bhutto, quant à lui, a été tué par balles devant leur maison de Karachi lorsque Fatima avait 14 ans. Après de nombreux livres autobiographiques et d’essais, la romancière Fatima Bhutto se lance dans la fiction avec ce premier roman. Un récit romanesque haletant sur les impasses du Pakistan contemporain.
Les lunes de Mir Ali retrace la journée de trois frères dans une petite ville rebelle du Pakistan à la frontière de l’Afghanistan. On est le premier jour de l’Aïd, une fête religieuse musulmane qui marque la fin du Ramadan. La ville est en effervescence malgré les tensions permanentes qui persistent depuis plus de 50 ans. Les indépendantistes tentent de se rebeller contre le gouverneur et ne supportent plus d’être traités comme des terroristes et des traitres. Le temps d’une matinée on se retrouve transporter dans la vie de trois frères pakistanais. Ils décident de se rendre dans trois mosquées différentes, au cas où l’une d’elle serait attaquée. En une matinée, le roman revient sur les différentes trajectoires des trois frères, sur les choix qui vont les rapprocher ou les séparer. Au fil des pages, la tension persiste et le lecteur est introduit petit à petit dans le destin des trois frères. En explorant les drames, les peurs et les luttes de la jeunesse pakistanaise actuelle, Fatima Bhutto nous livre une chronique familiale à la fois tendre et violente.
Les lunes de Mir Ali, Fatima Bhutto, Edition Pocket, 7,30 euros