Untitled a sélectionné pour vous le meilleur des livres de poche pour dévorer ces vacances.
"L'île des oubliés", de Victoria Hislop
Sur une île minuscule au large de la Crète, il y a longtemps, il y avait un village de morts-vivants. Accrochée à la roche, une forteresse vénitienne du XVIe siècle abritait la plus grande léproserie d'Europe, un purgatoire terrestre. Peut-être que la mère et la grand-mère d'Alexis en savent un peu plus qu'elles ne le confessent sur cet enfer évanoui en plein paradis. Mais "ce n'est pas une histoire à écouter le soir, avant d'aller se coucher", dit un personnage. Autant dire que c'est exactement celle qu'il faudra aux amateurs de secrets de famille, de mystères et des tas d'os oubliés dans les placards de l'Histoire. (Le Livre de poche, 528 p., 7,90 euros).
"Un été sans les hommes", de Siri Hustvedt
Une vie, et à plus forte raison un été, sans les hommes ? Un bien triste programme. Sauf pour Mia, poétesse new-yorkaise incapable de supporter la liaison qu'entretient son mari avec une Française plus fraîche qu'elle. Et qui décide de se reconstruire dans un gynécée du Minnesota, entre truculentes nonagénaires et adolescentes candides. Ce livre est celui de toutes les femmes quittées par des époux en mal de jeunes "seins éloquents". Un roman féministe délivré du mâle, où l'élégante Siri Hustvedt s'affranchit pour de bon de l'ombre d'un mari écrivain, un certain Paul Auster. (Babel, 214 p., 7,70 euros).
"Un océan de pavots", d'Amitav Ghosh
Inde, 1838. Un raja ruiné, une Française athée, un ex-pirate des mers de Chine et un tycoon du commerce d'esclaves et d'opium se retrouvent dans le même bateau, en partance pour les plantations de l'île Maurice. C'est le pavé de l'été, le genre qu'on lit le cœur battant et qui défile à la vitesse d'un rendez-vous amoureux. Amitav Ghosh est un survivant du temps béni où le roman était romanesque. C'est un Walter Scott hindou, un Kipling "renversé", prophète non pas de "l'impérialisme britannique", comme disait Orwell, mais plutôt de la philanthropie indienne.(10/18, 666 p., 9,90 euros).
"Les morues", de Titiou Lecoq
Ema est SM, Alice barmaid, Gabrielle aristo-pute, Fred est un homme, et Charlotte est morte. Ils se retrouvent pour un hommage à Kurt Cobain (qui, s'il voyait ça, se tirerait une deuxième balle dans la tête), et puis à l'enterrement de Charlotte, et puis dans des bars pour comprendre pourquoi Charlotte n'est plus là, et pourquoi c'est si dur d'être heureux quand on a tout. Les morues, c'est le roman sur la façon dont on s'aime en France aujourd'hui, celui d'une époque sans mode d'emploi, c'est Sex and The City en VF, c'est du sexe, de la politique et des réseaux sociaux ; c'est, comme disait Dryden, le "char de la critique tiré par une oie". (Le Livre de poche, 408 p., 7,10 euros).
"Les proies", d'Annick Cojean
Quand il a fini par crever sur une bouche d'égout comme un rat grillé au milieu du désert, on commença à dire de Kadhafi qu'il était un peu plus qu'un dictateur, un peu moins qu'un homme. Le reportage d'Annick Cojean hurle bien plus fort le détraquement du Guide. Jusque dans l'enceinte de la fac de Tripoli, il faisait enlever des filles de 14 ans, les violait et les droguait avec la brutalité d'un porc fou. Avec le sang de la défloration, il pratiquait la magie noire. Ensuite, elles devaient assister à ses ébats avec des hommes. Annik Cojean est parvenu à faire parler quelques-unes de ces fleurs libyennes flétries. Suffocant. (Le Livre de poche, 312 p., 6,90 euros).
"Femmes de dictateur" de Diane Ducret
Elles s’appellent Inessa, Clara, Nadia, Magda… Ils s’appellent Lénine, Mussolini, Staline, Hitler… Qu’elles soient filles de noce ou grandes bourgeoises intellectuelles, simple passade ou amour passionné, ils les violentent et les adulent, mais se tournent invariablement vers elles. Épouses compagnes, égéries, admiratrices, elles ont en commun d’être à la fois triomphantes, trompées et sacrifiées. A leurs hommes cruels, violents et tyranniques, elles font croire qu’ils sont beaux, charmeurs, tout-puissants. Car la sexualité est l’un des ressorts du pouvoir absolu. Diane Ducret raconte par le menu les rencontres, les stratégies de séduction, les rapports amoureux, l’intervention de la politique et les destinées diverses, souvent tragiques, des femmes qui ont croisé le chemin et sont passées par le lit des dictateurs. (Pocket, 439 pages p., 7,60 euros)
"Femmes de dictateur : Tome 2" de Diane Ducret
Alors que Saddam Hussein tente de protéger sa deuxième épouse Samira de la jalousie de la première dame Sajida, l'imam Khomeiny n'admet pas que sa femme Khadije s'abaisse à faire la vaisselle, et Kim Jong-il a bien du mal à dissimuler ses infidélités à la star coréenne Hye Rim. Tandis que Mira corrige les discours de Milosevic, Oussama Ben Laden attend que Najwa accouche dans leur camp retranché d'Afghanistan, et Fidel Castro tente d'éviter les assauts de l'agent de la CIA qui est aussi sa maîtresse, Marita. Pour eux tous, l'amour, la mort ou l'exil s'entremêlent. C'est que les hommes réputés autoritaires ou charismatiques ne sont pas, face aux femmes, toujours tels qu'on les imagine ou qu'ils veulent le faire croire, et leur vie privée, tournant souvent au secret d'État, recèle bien des mystères et des surprises. Pour les révéler, Diane Ducret a recueilli, par une enquête non sans risque, les témoignages des compagnes, filles, amis, conseillers, médecins, gardes du corps et même ayatollahs. (Pocket, 502p., 7,80 euros)
Les Débutantes de Julie Courtney Sullivan
«Bree, Celia, April et Sally avaient quitté leurs chambres de bonnes et emménagé à l'étage principal. Elles laissaient leurs portes ouvertes pendant la journée et criaient simplement pour se parler. Elles se vautraient sur les divans du salon après le repas du soir, se racontant des ragots et se lisant à voix haute des passages du New Yorker et de Vogue.» Elles se sont connues et aimées à l'université de Smith, haut lieu de la culture féministe. Le temps, le mariage, la vie d'adulte les ont séparées, jusqu’à la disparition de l'une d’entre elles. Face aux déceptions de l’existence, rien n'est plus précieux que les souvenirs et les amies des années de fac. Bree, Celia, April et Sally vont s'en rendre compte. (Le Livre de Poche, 552p., 8,30 euros)
Et puis, Paulette ... de Barbara Constantine
Ferdinand vit seul dans sa ferme. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, il passe chez Marceline, sa voisine, et découvre que son toit est sur le point de s'effondrer. Très naturellement, ses petits-fils, les Lulus, lui suggèrent de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mais ce n'est pas si simple, certaines choses se font, d'autres pas... Il finit tout de même par aller la chercher. De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette... (Le Livre de Poche, 288p., 6,60 euros)
Les Vaches de Staline de Sofi Oksanen
Deux femmes, une mère et sa fille, dans la Finlande de la fin du XXe siècle. Katariina a tout tenté pour faire oublier ses origines estoniennes et taire les traumatismes de l’ère soviétique. Anna souffre de troubles alimentaires profonds et ne pense qu’à contrôler l’image de son corps. A travers leur douleur et leurs obsessions, c’est le destin tragique de l’Estonie, le pays de sa mère, que Sofi Oksanen évoque. Les « vaches de Staline » : c'est ainsi que les Estoniens déportés appelèrent les chèvres efflanquées qu'ils trouvèrent en Sibérie, dans une sorte de pied de nez à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. (Le Livre de Poche, 552p., 7,90 euros)
Les Larmes de Tarzan de Katarina Mazetti
Elle, c'est Mariana, mais leur rencontre fut assez fracassante pour qu'il la surnomme Tarzan. Lui, il s'appelle Janne, pour de vrai. Mère célibataire, elle élève seule deux enfants, caresse le souvenir de leur fantasque père évaporé dans la nature et tente de nourrir sa petite famille malgré des fins de mois asphyxiantes. Lui, il roule en Lamborghini, papillonne sans s'engager avec de jeunes femmes forcément cadres, élégantes et dynamiques, et déteste que des marmots salissent les sièges en cuir de sa voiture de sport. Ces deux-là peuvent-ils s'aimer ? Et si, malgré l'abîme qui les sépare, ils s'attachent l'un à l'autre, sauront-ils vivre une relation décomplexée qui fera fi des conventions et des barrières sociales ? Après l'immense succès du Mec de la tombe d'à côté, Katarina Mazetti met en scène un nouveau couple loufoque et improbable pour mieux brocarder les injustices sociales et rire de l'éternelle guerre des sexes dans un roman enlevé, drôle et caustique. (Babel, 276p., 7,70 euros)
Un avion sans elle de Michel Bussi
Lyse-Rose ou Émilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapée d'un crash d'avion, une fillette de trois mois ? Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée « Libellule ». Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l'affaire, avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, la jeune femme va dénouer les fils de sa propre histoire jusqu'à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ? (Pocket, 570 p.,7,60 euros)
Syngué sabour : Pierre de patience
«Cette pierre que tu poses devant toi... devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes misères... à qui tu confies tout ce que tu as sur le cœur et que tu n'oses pas révéler aux autres... Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t'écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate. Elle tombe en miettes. Et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes peines... Comment appelle-t-on cette pierre ?» En Afghanistan peut-être ou ailleurs, une femme veille son mari blessé. Au fond, ils ne se connaissent pas. Les heures et les jours passent tandis que la guerre approche. Et la langue de la femme se délie, tisse le récit d'une vie d'humiliations, dans l'espoir d'une possible rédemption. (Folio, 137 p., 6 euros)
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