Ne faites pas attention à l'affiche. Ni même à la bande d'annonce. Car ce film est incroyablement génial. Drôle, mais surtout très sensé, émouvant et plein de charme, Guillaume Gallienne fait son auto-portrait. Mieux encore, il fait sa thérapie comme il réalise son propre film. Si le titre du film n'a pas l'air a priori très percutant, il prend sens très rapidement. C'est une phrase de sa mère qui veut tout dire : il y a ses deux autres fils, "les garçons", et puis Guillaume. Guillaume, c'est qui, c'est quoi ? Attaché à sa mère comme une moule à son rocher, Guillaume suit le chemin qu'on lui a tracé. Sans broncher, mais surtout sans comprendre.
Forcé de rentrer dans un moule, il devient cet être féminin, homosexuel pas vraiment convaincu, qui prend sa couette pour s'en faire une jupe et qui renifle les manteaux de maman. Tout au long du film, il devient le regard de sa mère. Si bien qu'il est capable de jouer les deux rôles à la perfection. Assurément très philosophique, cette autobiographie prouve une chose : je suis ce que le regard d'autrui me renvoie. Difficile de se sortir de cet être qui ne nous appartient pas. Et Guillaume en souffre, mais il garde ce regard aimant envers sa maman. Finalement, il ne lui en veut pas d'avoir troublé son identité. Véritable déclaration d'amour aux femmes, Guillaume décrypte chacun de leur souffle comme un langage secret. Il apprend, imite, comprend...juste assez pour savoir qu'il est finalement un homme, un vrai.
Guillaume Gallienne nous met une claque et frappe en plein coeur. Il sait détourner un problème d'identité en véritable fou rire. La légèreté sur un sujet si grave, ça laisse rêveur et ça montre l'exemple. Rire pour mieux apprivoiser, rire encore pour mieux s'en détacher, et rire toujours pour mieux pardonner. C'est beau.
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