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« Les folles espérances », un roman de Alesandro Mari

4 décembre 2015, par Untitled Magazine

Tropo Umana Speranza, « Les folles espérances » en français, est le premier roman de l'écrivain italien Alessandro Mari. Sorti en 2011, il a été récompensé par le prix Viareggio la même année. Mêlant réalités historiques et fictions passionnées, l'auteur nous offre ici un aperçu de l'Italie des années 1830.

Alessandro Mari nous entraîne dans les traces de quatre personnages, totalement différents les uns des autres, se croisant ou s'évitant au gré des pages. Leur point commun étant de représenter une certaine idée de l'Italie, des Italies de ce début du XIXe siècle. Nous avons ainsi le plaisir de découvrir des grands noms de l'Histoire italienne comme le guérilleros passionné, Garibaldi, ou le politique épris de démocratie, Mazzini. Mais il y a aussi une part faite au peuple entre Lisander l'artiste visionnaire, amoureux d'une prostituée, la future nonne Leda devenue espionne, ou encore Colombino et son âne Astolfo, benêt(s) au grand cœur.

Chacun de ses personnages a des ambitions, des attentes, des devoirs qui les rattachent pour autant toujours à l'Italie. L'indépendance de l'Italie en spectacle de fond, c'est l'apprentissage de la vie, de la guerre, de l'amour que l'auteur a voulu mettre en avant. Entre Garibaldi le républicain convaincu empreint de philosophie politique, qui se bat sur tous les fronts pour la liberté des peuples, et Mazzini l'agitateur repenti qui prévoit le soulèvement de l'Italie depuis l'Angleterre, c'est l'évolution de trois personnages tous différents que Mari nous fait découvrir. Le premier c'est Colombino l'orphelin amoureux qui traverse l'Italie pour demander sa bénédiction au pape, la deuxième c'est Leda qui du couvent passe à l'espionnage, emportée sans le vouloir dans le tourbillon mazzinien, le troisième c'est Lisander peintre ambitieux qui se voit, par le hasard, devenir calotypiste, en un mot photographe expérimental.

Alessandro joue, dans son roman, avec ses personnages, leur fait vivre milles aventures, entre réalité et fiction. Entre rencontres impromptues et retournement de situation, de nombreux autres personnages rentrent dans la vie de ses protagonistes. Chacun devient alors sujet des réflexions d'un autre, Colombino vu à travers les yeux de son âne, Mazzini à travers ceux de Leda, Garibaldi à travers ceux de Aninha, jeune beauté sud-américaine.

Dans « Les folles espérances », à travers de nombreuses recherches, et l'utilisation de nombreux documents, l'auteur retranscrit donc une Italie tremblante, et bousculée, par les envies d'indépendance, la guerre, l'amour, la vie. Cependant gros d'à peu près 1000 pages le livre peut rapidement user la patience du lecteur. D'autant plus que, comme dans toutes traductions, il manque la vigueur de la langue d'origine à la prose. Il reste néanmoins que la fin ne déçoit pas, et revigore l'intérêt du lecteur par quelques rebondissements bien agencés.

LES_FOLLES_ESPERANCES




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