Family Pictures, dans la collection de la MEP
Family Pictures retrace la pluralité d'expression que peut renfermer l'appellation "famille" et son exercice du portrait de famille. Ces unités composées par des identités propres, par des singularités qui forment un tout. Richard Avedon, Harry Callahan, Larry Clark, Elliot Erwitt, Robert Frank, Nan Goldin, Emmet Gowin, Ralph Eugene Meatyatd, Nicolas Nixon, W.Eugene Smith sont autant de figures majeures qui expriment toute l'intimité pudique du foyer.
Elliott Erwitt, New York City, 195 © Elliott Erwitt/Magnum Photos. Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris. Don de l’auteur
Diana Michener : Anima, Animals
Cette intimité voilée se trouve ici presque violée. Dans Anima, Animals, l'artiste met en scène toute la douleur, toute l'injustice que vivent les animaux sauvages enfermés. Si le zoo a aujourd'hui bien des avantages en matière de protection animale, il reste le reflet d'un voyeurisme égoïste. Autocentrés, nous continuons à privilégier notre curiosité et notre bonheur immédiat. Paradoxales, ses magnifiques images révèlent toute la force, toute la touchante beauté de ces animaux privés de liberté.
© Diana Michener
Andres Serrano
Photographe reconnu et établi dans le paysage contemporain, Andres Serrano présente une sélection de travaux issus de différentes séries. Affichés dans de grands portraits, les hommes et femmes photographiés déploient l'éventail des figures que peuvent prendre les États-Unis. Des célébrités (Donald Trump, Snoop-dog...) aux clichés de véritables membres du Ku Klux Klan en passant par de dures images de SDF, puis celles de cubains et de native americans, le grand photographe nous mène à la rencontre de ceux que l'on ne peut ou que l'on ne veut pas voir, de tout ceux qui font l'Amérique.
A gauche : Donald Trump (America), 2001-2004, © Andres Serrano, Courtesy Galerie Nathalie Obadia Paris Bruxelles - au centre : Klansman, Grand Dragon of the Invisible Empire, (The Klan), 1999 (numéro d’édition 2/10), © Andres Serrano, collection Maison Européenne de la Photographie, Paris - à droite : Sleeze (Residents of New York), 2014, © Andres Serrano, courtesy Galerie Nathalie Obadia Paris/Bruxelles
Harry Callahan, French archives, Aix-en-Provence, 1957-1958
Harry Callahan reçoit une bourse en 1956 qui lui permet de quitter l'Amérique avec sa femme et sa fille pour aller visiter l'Europe. Il s'arrête presque un an à Aix-en-Provence (de 1957 à 1958) et profite du soleil du sud de la France pour expérimenter ses recherches sur l'ombre, sur la lumière, et sur la manifestation esthétique de l'architecture de l'ordinaire. Ses clichés sont mystérieux. La petitesse de leur taille oblige le spectateur à s'approcher, à plisser les yeux pour essayer de déceler ce qui est difficilement remarquable : une ombre, une trace, une fusion. La délicatesse des blanches étendues rencontre l'étrangeté du noir et laisse, par la capture de ces minutieux clichés, de subtiles sensations.
A gauche : Aix-en-Provence, France, 1958 © The Estate of Harry Callahan / Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York, Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris - Don de l’auteur - à droite : France, 1958 © The Estate of Harry Callahan / Courtesy Pace / MacGill Gallery, New York, Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris - Don de l’auteur
Un panorama large de sens et de représentations qui permet d'apprécier l'esthétisme de ce qui est tu, caché ou invisible tout en révélant ce que l'on sait sans vouloir voir. Une frise américaine aussi passionnante que dérangeante.
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