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La ménagerie de verre, au Théatre de la Colline

12 avril 2016, par Untitled Magazine

L’été approche avec ses chaleurs étourdissantes. Laura et Jim vivent avec leur mère Amanda. Jim travaille dans un entrepôt qui assassine ses rêves de poésie. Laura est maladivement timide. Amanda dans son extrême solitude ronge l’énergie de ses deux enfants déjà adultes. Dominique Raymond comme toujours est extraordinaire, ce rôle de mère hostile lui sied à merveille et rappelle en certains points la folie d’une mère possessive dans De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites dont Paul Newman a tiré un film. Amanda veut trouver un « galant » à sa fille si peu dégourdie et fait venir un collègue de son fils devant lequel elle exécutera sa parade de minauderies hilarantes. La ménagerie de verre est le précieux passetemps de Laura, composé d’animaux en tout genre d’une fragilité extrême. C’est aussi l’histoire de cette famille, racontée par Jim, dont chaque membre est prisonnier comme de cette cage de verre. Les bribes de la mémoire de Jim nous parviennent à travers des lambeaux de tissus dont la transparence nous donne une visibilité légèrement trouble de ses séquences de souvenir. Pas de père dans ce marécage familial, mais une vague image de lui qui surplombe ces réminiscences.

« Je suis le contraire d’un magicien professionnel. Lui sait donner à l’illusion une apparence de vérité. Moi, je vous présente la vérité sous l’apparence plaisante de l’illusion. Pour commencer, j’inverse le cours du temps. La pièce se passe dans la mémoire... »

La mélancolie prégnante dans cette pièce de Tennessee Williams pourrait la rendre un tantinet soporifique, mais le jeu des acteurs tout en retenue nous captive. Il faut habituer son regard à cette scène floutée par les lambeaux de tissus qui retiennent aussi une partie du son, et qui au lieu de nous couper de la scène, forcent notre attention. En ceci, la mise en scène signée Daniel Jeanneteau est savamment réfléchie et nous plonge dans la torpeur de Saint-Louis.

La Ménagerie de verre De Tennessee Williams Traduction de l'anglais : Isabelle Famchon Mise en scène et scénographie : Daniel Jeanneteau Avec Solène Arbel, Pierric Plathier, Dominique Reymond, Olivier Werner et la participation de Jonathan Genet Du 31 Mars au 28 Avril 2016 Du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30 Durée 2h05 https://www.colline.fr/fr/spectacle/la-menagerie-de-verre




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