En octobre 2015, la hune faisait peau neuve et se met à conquérir le marché de la photographie. Nouvelle vie pour un nouveau genre !
La Hune, lieu incontournable de l'époque moderne
Fief des grands acteurs de l’art moderne, elle partagea avec les Deux Magots, le Café Flore et le Lippand le titre honorifique de « place to be » des années 50. Dès sa création, en 1949, elle s’impose comme la première librairie-galerie, émancipant, libérant les genres. La guerre est terminée et la vie intellectuelle, brimée par ces temps obscurs, éclate de renouveau. Nous sommes aux prémices d’une grande révolution artistique. Matisse, Picasso et Braque sont déjà célèbres, l’existentialisme est en plein essor.
Bernard Gheerbrant, fondateur de l’affaire et amateur aussi bien d’art que de littérature moderne, avait à cœur de faire se rencontrer ses deux passions. Le parti est pris : à la Hune, on exposera des peintres tels que Magritte, Duchamp, Picasso ou Calder tout en menant de front l’activité de librairie. C’est également ici que la photographie fait son entrée dans le monde de l’art. En 1951 (dès les tout débuts quoi), Robert Doisneau pose au mur son travail. L’endroit regorge d’essais philosophiques, de romans qui ouvrent l’esprit, on y discute, on y refait le monde et on y comprend combien l’art est devenu miroir de vie, miroir de l’homme.
Renouveau et conquête du marché photographique
C’est dans cette dynamique que s’est inscrit, il y a quelques mois, le renouveau du lieu, à la différence près qu’il se spécifie dans le domaine de la photographie. Des livres d’art spécialisés, un espace YellowKorner avec des tirages parfois en édition limitée et un espace galerie, réservé donc à la photographie (espace où l’on pouvait voir jusqu’au 12 janvier une exposition consacrée à l’œuvre du très grand Elliott Erwitt). Voilà la circonférence nouvelle.
L’endroit est joliment rénové mais a peut-être perdu un peu de cette âme du foisonnement intellectuel d’antan (sûrement fantasmé). Mais encre une fois, il faut bien vivre avec son temps, faire vivre l’art et, bien qu’il soit regrettable de mettre de côté une part de l’esprit, le mal est moindre.
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La hune,16 Rue de l'Abbaye, 75006 Paris Téléphone : 01 42 01 43 55