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La consommation locale, tendance ou prise de conscience ?

2 avril 2014, par Untitled Magazine

La consommation locale a commencé à faire parler d'elle il y a quelques années avec le mouvement des locavores aux Etats-Unis. En France, on assiste depuis quelques mois à de nombreuses polémiques concernant la fabrication à l’étranger et on voit régulièrement le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg faire l’apologie du Made in France. Alors est-ce une simple tendance ou une vraie prise de conscience ?

Consommer local : l’alimentation

Panier de légumes

C’est dans l’alimentation que la consommation locale a fait ses premières émules, avec le mouvement des locavores, qui trouve ses origines en Californie. Le principe ? Refuser de consommer des produits venant de plus d’une certaine distance de chez soi. Une démarche à première vue intéressante, qui permet d’éviter que les produits que l’on trouve dans son assiette aient parcouru la moitié du globe pour y arriver.

En France, ce mouvement se manifeste surtout par l’adhésion à des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), qui permet d’acheter directement ses légumes au producteur sous forme de paniers hebdomadaires. Les circuits courts (aucun intermédiaire entre le producteur et le consommateur) sont ainsi favorisés et l’on réapprend à manger des légumes de saison.

Consommer local : le textile et l’habillement

Etoffes

La consommation locale se retrouve également, à une autre échelle, dans le renouveau du Made in France sur le marché du textile. Par miracle, on vient de s’apercevoir que oui, les tee-shirts qu’on achète deux euros sont la majorité du temps fabriqués par des ouvriers dans des conditions déplorables (et parfois par des mineurs) ! Cependant, le Made in France dans l’habillement est une notion fort vague : pour bénéficier de l’appellation, il suffit que la dernière transformation significative sur le vêtement ait été effectuée en France. Toute l’ambiguïté réside dans cette notion de transformation significative : rajouter un bouton ou une poche, ça compte ?

Mais alors…

Alors oui, chers amis : la petite étiquette Made in France sur votre tee-shirt ne suffit pas à prouver que le tissu ne vient pas d’une usine du fin fond du Bangladesh. Et si dans l’alimentaire, il est assez facile de vérifier que les produits qu’on vous vend dans une AMAP viennent bien du patelin à côté de chez vous, on ne peut pas en dire de même pour l’habillement.

Et une fois de plus, cette nouvelle vague du Made in France est un jeu de dupes : on utilise la bonne volonté des consommateurs pour leur vendre des produits plus chers. Attention, je ne dis pas que cela concerne toutes les marques qui se vantent de fabriquer en France : certaines font effectivement appel à des ateliers français pour la fabrication de la maille comme pour l’assemblage des pièces, mais certaines se contentent aussi d’utiliser le label en opérant une dernière transformation sur l’objet.

Alors consommer local, initiative citoyenne ou piège à cons ? Difficile de trancher formellement, mais une chose est sûre : si les consciences sont en train de changer, il serait temps de faire évoluer aussi la règlementation vers plus de transparence afin que les bonnes volontés ne soient pas découragées.




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