L'auteure nous raconte la vie de M.A. Son adolescence avec son lot de "première fois", ses études à Lyon, sa rencontre avec l'homme qui partagera sa vie. Le récit est limpide. Les évènements de la vie de M.A s'enchainent dans une mécanique millimétrée et toute tracée. Le mariage, l'acquisition d'une première maison, les enfants à élever. Seulement, l'ennui gagne progressivement M.A. L'emploi de la deuxième personne ironise la narration. Des questions existentielles jaillissent. M.A veut toujours plus, son bonheur est toujours ailleurs. Combler la platitude de cette vie de couple par une aventure torride au bureau, prendre des cours de yoga pour lutter contre la dépression...
Pour son troisième roman, Sophie Divry dresse le portrait d'une madame Bovary des temps modernes. Le portrait d'une femme du XXe siècle insatisfaite depuis son enfance par la vie conventionnelle dont elle a hérité. Une existence dans laquelle "même les choses désagréables sont bonnes à prendre pour éloigner le vide". Avec l'âge, M.A devient plus mère que femme. La fin du récit baigne dans une nostalgie et porte un autre regard sur la vie : celui d'une vieille femme.
L'histoire est bien narrée et cette vie qui défile toute entière sous nos yeux est touchante de par sa banalité.
La condition pavillonnaire, Sophie Divry, aux Éditions J'ai Lu, 317 pages, 7,50 €