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"La Boîte" au théatre BO Saint-Martin

9 mars 2016, par Untitled Magazine

Le spectacle d'improvisation, interactif qui plus est, est une gageure. Il faut déprendre de l'inspiration du jour (un peu) et de la fantaisie des spectateurs (beaucoup). Comment en percevoir la qualité et en faire une critique quand chaque représentation, unique en son genre forcément, se voit soumise aux aléas de l'imagination des autres ?

Deux hommes, deux femmes, une pianiste, un monsieur loyal et deux bols contenant les fiches de personnages remplies au préalable par les spectateurs. L'occasion si vous êtes tiré(e) au sort de devenir le héros de l'histoire (ou de donner le nom de votre collègue que vous haïssez en signalant que son signe distinctif c'est d'être trop méchant(e) #purefolie). Le public se met d'accord avec le monsieur loyal pas super à l'aise dans ses baskets pour trouver le nom et la raison de l'entreprise. On tombe alors sous le couperet de la meute, la loi du plus fort, enfin.... de celui qui parle le plus fort. 40% de la salle semble se connaître et travailler dans un groupe hôtelier. Banco, on vote pour un hôtel. Le nom ? « La renaissance Bernard » ! Pourquoi pas ? Passons. Les quatre comédiens tirent au sort le nom du personnage qui sera le leur le temps d'un soir : le maître d'hôtel, l'hôtesse d'accueil, la cliente régulière, le réparateur de baignoire. Comme tout spectacle d'impro qui se respecte, s'ensuit alors un certain nombre de scène soumises à différentes règles : intégrer des mots ou expressions choisis par le public, révéler un trait de caractère de la fiche du personnage, poursuivre une scène en fonction d'une information fournie en cours etc.

premiere-bo-theatre

Face à l'hilarité de la salle, difficile de remettre en question l'efficacité du procédé. Il va de soi que les abonnés à ce genre de spectacles viennent en connaissance de cause. La seule espérance étant de voir les comédiens appliquer les règles que le public leur impose. Quant aux exigences de jeu, d'écriture ou de scénographies, elles sont bien secondaires et c'est normal. C'est un peu comme si on jouait à la poupée et qu'on demandait à Barbie de jouer un monologue de Phèdre. A coup sûr pour apprécier la performance, il vaut mieux s'y rendre à plusieurs et se laisser aller à un rire bêta en oubliant toute forme d'intellectualisation. Ce soir-là, les deux comédiens masculins gagnent totalement la partie. Peut-être faut-il s'en remettre à la bonne inspiration du jour, en tous le cas on leur reconnaît sans peine un réel talent d'acteur et un potentiel comique incontestable qui rendent la représentation plus supportable.

2014-Collective

Au théâtre BO Saint Martin Les mercredi à 21h10




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