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L'exposition "Mexique 1900-1950" dépoussière l'Histoire et l'Art outre-Atlantique

6 octobre 2016, par Untitled Magazine

Couleurs chaudes, violences, mythes, traditions et empreintes politiques d’un pays en reconstitution : le Grand Palais nous offre la découverte et la redécouverte d’un pays meurtri que l’art a su sublimer. Représentations et identité nationale du début du XXème siècle se retrouvent, jusqu’au 23 janvier 2017 dans l’exposition "Mexique 1900-1950".

"Mexique 1900-1950, Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes", manifeste de la reconstruction d’un pays que les guerres, les inégalités et les révolutions ont meurtri. Chronologique, l’exposition dresse une riche vue d’ensemble sur la situation artistique du Mexique. Contrastes de styles et d'influences bien connues se confrontent à une histoire sanglante et difficile. Entre identité propre et inspirations plus élargies, on découvre des artistes forts, des monstres de l’art (comme Frida Kahlo et Diego Rivera), et des moins connus que les frontières et le temps ont, à tort, laissés de côté.

rivera-molendera Diego Rivera (1886-1957), La Molendera, 1924, © Francisco Kochen © 2016 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F / Adagp, Paris

Un art révélateur d’Histoire

1867, restauration de la République. A partir de cette date clé, le Mexique signe son premier renouveau. Le gouvernement est dictatorial, il doit asseoir ses nouvelles fonctions et fédérer la nation à sa cause. Il utilise alors l’art comme moyen de diffusion, lui laissant la narration d’une histoire commune : portraits, scènes de genre et sujets historiques participent à la création d’une véritable identité. Parallèlement à ces commandes unificatrices, plusieurs artistes sont envoyés en Europe. Ils s’y inspirent des grands maîtres classiques et découvrent les nouvelles perspectives des avant-gardes. Certains ramènent avec eux, après plusieurs années de pratique parisienne, des influences futuristes et cubistes. D’autres restent en Europe pour échapper à la Révolution Mexicaine.

Rivera Diego (1886-1957). Mexique, Mexico, Museo Dolores Olmedo PatiÒo. Diego Rivera (1886-1957), Portrait d’Angelina Beloff, 1918 © Schalkwijk, Dist. RMN-Grand Palais / image Schalkwijk Archive © Museo Nacional de Arte © 2016 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F / Adagp, Paris

La Révolution et ses grandes figures

Le 20 novembre 1910, la Révolution éclate. Contestant la dictature conduite depuis 1867 par le même président, Porfirio Díaz, le peuple se lève contre l’injustice et les inégalités. Pendant ces années troubles, trois figures se détachent : Los tres Grandes. Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros investissent tous trois à leur façon, les murs et les toiles du pays, unifiant, mobilisant et rappelant la grandeur de leurs terres. Les femmes ont également joué un rôle important dans la révolte du pays. Elles assument de nouvelles tâches sociales puisque les hommes étaient en guerre. Elles ont pris part à la lutte d’abord, mais elles ont surtout dynamisé la culture et l’éducation. Elles étaient mécènes ou artistes elles-mêmes. Ces femmes et ces hommes révoltés lancèrent le mouvement des muralistes. En parallèle, d’autres groupes de peinture -éclipsés par le muralisme- exploraient des problématiques artistiques intéressantes. Notamment le stridentisme, qui plaçait la ville au premier plan d'une modernité incontestable.

orozco-soldats José Clemente Orozco (1883-1949), Les Femmes des soldats, 1926, Photo © Francisco Kochen © Adagp, Paris 2016

dr-alt-nahui-olin Dr. Atl, Gerardo Murillo, dit (1875-1964), Nahui Olin; vers 1922, © Colección Blaisten, © Photographe Francisco Kochen © SOMAAP

Cette exposition sur le Mexique est foisonnante et fluide. On y va pour apprendre, pour retracer cette Histoire que l’on imagine loin et qui est pourtant tout près (la proximité des artistes Mexicains et des avant-gardes en témoignent). Sortir le nez de l’Europe, voir au-delà, fait un bien fou. La qualité des travaux, leur facilité d’approche, la beauté des toiles et la force de leur propos en font une véritable page d’histoire qu’il est passionnant de parcourir !

el-corcito-reve-de-la-malinche Antonio Ruiz « El Corcito » (1892-1967), Le Rêve de la Malinche, 1939, ©Photo INBA/Museo Nacional de Arte

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Mexique 1900-1950, jusqu’au 23 janvier 2017 Grand Palais, Galeries Nationales

En ce moment au Grand Palais, il y a aussi Hergé ! Untitled Magazine vous en parle ici


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