Du 16 avril au 4 septembre 2016, Pierre Ardouvin habite les 13500 m² de la salle d'exposition temporaire du MAC VAL de Vitry-sur-Seine. Dans son exposition monographique la plus grande à ce jour, l'artiste s'approprie l'espace en y déployant un dispositif grandiose et immersif qui incite à l'errance.
L'artiste contemporain Pierre Ardouvin (né en 1955, France) met en place des dispositifs scéniques fantastiques qui mettent en scène et questionnent notre rapport à l'objet. Au MAC VAL, il nous invite à pénétrer dans un univers nocturne où s'entremêlent des compositions qui convoquent nos souvenirs les plus énigmatiques. Tout est affaire de décor réactive avec une maturité ironique certains souvenirs, souvent liés à l'enfance. Par la conjugaison d'images mentales familières et de décalages spatiaux, l'artiste construit une fiction qui s'ancre dans le quotidien. Un récit personnel et collectif dont le lexique visuel emprunte autant au kitsch qu'à la culture française des années 1960 et à la science-fiction.
© Mac Domage, MAC VAL
Ainsi, dans un espace scénique tapissé d'un voile sombre et pailleté, sont déployés des objets aussi banals qu'un théâtre miniature, une fausse cheminée, un planeur immense, un portique auquel une dent aux dimensions surréalistes est ficelée... Assemblés avec une absurdité légère, ces objets composites nous renvoient vers l'idée que nous nous sommes faits, adultes, de nos souvenirs les plus reculés. Des impressions sur toiles scintillantes viennent compléter le tableau de cette balade nuptiale bercée d'illusions. Les visions idylliques de petites maisons de campagne et d'architectures grandioses côtoient des cascades et des crevasses escarpées, nous ouvrant les portes d'un monde surnaturel à la gravité parasitée.
Alors, dans une déambulation qui prend des allures de rêve, le spectateur oscille à son gré entre des objets dont la réalité semble s'évaporer. À la manière du rêve qui nous échappe à notre réveil, les installations de Pierre Ardouvin semblent être les réminiscences d'un souvenir que l'on arrive à reconstituer seulement par bribes.
Des images et des objets dont la perspective renversée brouille brillamment notre rapport au réel, dans un crépitement obsédant mais ô combien libérateur.
© Marc Domage, MAC VAL
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