logo UNTITLED MAGAZINE
Le webzine des plaisirs culturels
Rechercher
Instagram Facebook Twitter

James Gray : 20 ans après Little Odessa

5 avril 2014, par Untitled Magazine

En 1994, et à 24 ans seulement, James Gray réalisait Little Odessa, son premier film. Deux décennies et 4 films plus tard, le réalisateur new-yorkais s’est inscrit comme l’un des cinéastes les plus talentueux de la scène indépendante mondiale. 20 ans après ses débuts, retour sur ce premier long métrage qui voyait naitre un véritable auteur.

little-odessa-1994-01-g Little Odessa (1994)

Cinéaste originaire de Galicie, région actuellement partagée entre l’Ukraine et la Pologne, James Gray a construit son œuvre autour d’une pensée qui s’exprime par des thèmes omniprésents. Parmi eux, celui de la famille a le plus de poids, et sert le propos de chaque film très directement. Gray fait partie des cinéastes contemporains dotés d’une réelle pensée sur son cinéma, aux influences intellectuelles classiques. Un phénomène remarqué dès Little Odessa.

Dans ce premier film, le réalisateur abordait pour la première fois le poids des liens familiaux entre les individus, par l’intermédiaire de la rupture entre un fils et sa famille. Dans le rôle de l’ainé, Tim Roth, incarne une violente fracture entre un père et son fils. Cassure que l’on retrouvera plus tard dans La Nuit nous appartient. Comme il le fera dans ses 4 films suivants, Gray met en scène des personnages en marge de la société. Ce sont les reclus, les malfrats, les laissés pour compte, les marginaux, qui servent le discours de l’auteur. Et d’évoquer la question de la place dans la société de ces hommes et femmes, leur imbrication dans diverses sphères, la difficulté de leur appartenance sociale et du développement hors de la cellule familiale. James Gray ne cesse de livrer un travail dont on sent la contenance autobiographique. Petit-fils d’immigrés, enfant du New York des années 70, il ne cesse d’explorer le quotidien des quartiers qu’il connait, la réalité de l'existence par le labeur que vivent les familles qui ont tout à prouver. Little Odessa est peut-être le long métrage de sa filmographie où est traité le plus radicalement et le plus froidement des difficultés d'insertion et d’épanouissement pour les immigrés de cette génération.

Le choix des acteurs

21003223_20130503174154299 James Gray et Joaquin Phoenix sur le tournage de The Immigrant (2013)

Polar et drame familial, on retrouve dans Little Odessa les prémices de l’œuvre de Gray. Des premières références à la littérature russe, avec Crime et Châtiment de Dostoïevski, aux allusions au cinéma classique. Certains cadres de caméra, comme ce plan de l’immeuble qu’il reproduira à l’identique dans Two Lovers, est inspiré de fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock. En temps que réalisateur, c’est également avec Little Odessa que démarre sa collaboration avec des grands noms du cinéma. Leur présence dans les seconds rôles de ses films deviendra une des marques de fabrique de l’auteur. Vanessa Redgrave et Maximilian Schell dans Little Odessa, Faye Dunaway et James Caan dans The Yards, Robert Duvall dans La Nuit nous appartient, ou Isabella Rossellini dans Two Lovers.

Récompensé du Lion d’Argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise en 1994, James Gray utilisait pour ce film un duo d’acteurs à la hauteur de ses ambitions. Fort du succès de Reservoir Dogs, premier film de Quentin Tarantino, Tim Roth gagnait en notoriété et participait la même année au tournage de Pulp fiction. A ses côtés, Edward Furlong, grand espoir du cinéma américain des années 90, accédait à la reconnaissance avec Terminator 2 et American History X, avant de vivre une déchéance dont il ne s’est jamais relevé. S’appuyant désormais sur des acteurs charismatiques, avec Joaquin Phoenix en chef de file (présent dans 4 de ses 5 films), James Gray poursuit de livrer un cinéma émouvant et intellectuel, qui prouve qu’il est encore possible aujourd’hui de faire du grand cinéma avec des moyens restreints.




auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


Retour

Articles similaires

Les Éclatantes #5. Ateliers, expos et lives de Claire Laffut et Pépite
Dans un jardin qu'on dirait éternel - au cœur de l’art du thé japonais
« Imagine Pablo », le nouveau podcast du Musée national Picasso-Paris
Podcasts : de la culture à écouter
« Habitudes » : un tout nouveau podcast autour de l'habillement
Sélection "girl power"
Part-Time Friends : "Notre truc, c'est d'essayer de faire des bonnes chansons"
Magma : les témoins de l’Histoire ont désormais leur podcast
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Site réalisé par
Ciel Bleu Ciel