Le Blue Festival se tiendra au Dock Pullman vendredi 10 et samedi 11 avril prochain. L'occasion pour Untitledmag de rencontrer Nathan De Oliveira Maia, l'un des organisateurs du festival et co-créateur de la Douce Productions. La rédaction a voulu en savoir un peu plus sur le collectif qui a déjà fait ses preuves dans le monde de la nuit parisienne.
Untitled : Comment as-tu créé la Douce Productions ? Nathan de Oliveira Maia : La Douce Productions a été créé en 2013, avec Thomas Rallo. Il n’avait aucune expérience dans le domaine de la nuit, comme moi d'ailleurs. J’ai huit ans de gastronomie française derrière moi. J’ai effectué mes débuts dans l’événementiel au Rex Club, aux relations presse. Je suis finalement parti car je ne partageais pas les mêmes idées que les autres. Thomas avait déjà créé la Douce Productions. Il s’est séparé lui aussi de son associé donc on s’est trouvé au bon moment. On a lancé notre première soirée, le 8 juin 2013, sur un roof-top à Aubervilliers qui s’appelait le Little Grand Studio. C’était un joyeux bordel, avec des pistolets à eaux. C'était très festif, sans prétention au niveau du line-up. On avait 7 000 participants sur les réseaux sociaux et on était complet deux semaines avant. On a eu de très bons retours. Ce qui nous a motivés à créer d’autres événements électro par la suite.
D’où est venu l’idée de créer le Blue Festival, anciennement appelé la Blue Origin ? A la base, on a créé un événement qui s’appelait la Mini Blue, au Nuba, à Paris. On a réussi à ramener 2 000 personnes pour cette soirée. Il y avait une bonne ambiance, avec du beau temps. On a marqué le coup puisqu’il s’agissait de la première soirée électro pour la réouverture du Nuba, en 2013. Vu le succès de cet événement, on a voulu décliner la Mini Blue et voir un peu plus grand avec la Blue Origin, qui avait pour vocation d’organiser de gros événements de nuit. On voulait mêler la musique au show. Pour cet événement, on a développé les arts visuels, en réunissant 2 000 personnes le 21 novembre 2013. L’event était complet deux semaines avant le début de l’événement. Avec l’attente et le fait de vouloir développer quelque chose de plus important et toujours plus impressionnant, on a eu l’idée de créer la Blue Origin. On a trouvé un lieu de 5 000 personnes, le Dock Pullman, à St-Denis, en regroupant un line-up de qualité et une scénographie qui correspondait à nos attentes.
Peux-tu nous en dire plus sur cette édition du Blue Festival ? Sur cette nouvelle édition du Blue Festival, on a décidé de programmer des artistes bien différents sur les deux jours. Le vendredi, c’est ciblé très techno. Le samedi, c’est plus house. On va structurer ce qu’on a déjà mis en place. On va encore augmenter les moyens et scénariser les deux soirées afin de raconter une histoire. On regarde un peu ce que font les autres et on s’est dit qu’il serait intéressant qu’on voyage dans des univers durant les deux soirs.
Qu’est-ce qui différencie le Blue Festival d’autres soirées électro en France et à l’étranger ? Notre différence est de travailler en profondeur la scénographie. On mise beaucoup sur ça pour rendre la musique électronique festive et conviviale. Des lasers, des canons CO2, du mapping, de la vidéo, voici quelques-unes des idées qui vous pourrez retrouver lors des deux soirées. Il y a beaucoup de concurrence dans le domaine des soirées et festivals électro. On se doit de faire la différence et c’est pourquoi on mise sur la scénographie. On est prêt à prendre des risques pour offrir un vrai spectacle et fidéliser les gens. Quand on rentre dans notre soirée, on entre dans un univers. Si on veut comparer, on se rapproche du festival d'électro hollandais, Awakenings, en termes d’ambiance et d’immersion.
L’organisation de soirées est-elle un business à part entière ? Ce n’est pas un business très lucratif. On entend souvent que ça brasse beaucoup d’argent. Mais l’événement, que l’on propose, coûte cher, très cher. On a perdu un peu d’argent sur la dernière Blue qu’on a organisé, en novembre 2014.
En novembre 2014, le festival I Love Techno à Montpellier a été annulé pour raison de sécurité. Comment arrivez-vous à garantir une sécurité optimale sur un événement qui rassemble près de 5 000 personnes ? Le risque zéro n’existe pas. On ne sait pas sur quoi on peut tomber demain. Il peut y avoir un accident, un événement météorologique exceptionnel, des problèmes de transport. Tout peut arriver. On essaie de se sécuriser au maximum, avec la Préfecture. On veut se prémunir au maximum pour ne pas avoir de soucis.
Comment fonctionnez-vous avec les bénévoles ? On propose plusieurs postes aux bénévoles. Ils peuvent soit travailler en amont du festival en faisant du street marketing (tractage) ou de la communication sur les réseaux sociaux. Mais ils sont souvent runner, c’est-à-dire qu’ils facilitent l’orientation des participants pendant l’évènement. Il faut savoir qu’ils ne travaillent que trois heures pendant la soirée. Ils peuvent ensuite aller s’amuser. Aussi, pour toute tâche supplémentaire effectuée, les bénévoles ont la possibilité de gagner des tickets conso.
Comment fait-on pour organiser ce genre de soirée ? Avoir des bonnes idées, c’est bien. Être bien entouré, c’est indispensable. Les artistes, c’est le business. C’est un milieu concurrentiel, dans lequel on retrouve beaucoup d’événements. Par contre, malheureusement, les artistes ne viennent plus seulement pour le concept de soirée mais pour le cachet que tu leur donnes. Les prix sont exorbitants. C’est un peu dommage.
Quels sont les projets de la Douce Productions pour la suite ? Jusqu’à maintenant, on a toujours doublé le festival. Pour le moment, on part sur deux festivals par an. Il y aura une nouvelle édition, cet automne. Et pourquoi pas faire comme le Awakenings avec un event tous les mois. On veut rester au Dock Pullman, avec le format Blue Festival. C’est une bonne salle, avec une belle capacité et une bonne acoustique. On aimerait également bien reprendre le concept festif qu’on avait développé au départ.
Infos pratiques :
Blue Festival au Dock Pullman, à Saint Denis
Les vendredi 10 et samedi 11 avril 2015
Plus d’informations sur l'event Facebook du Blue Festival.
Pour vous rendre au Blue Festival, qui se tiendra vendredi et samedi, vous pouvez encore vous procurer des places.
Félicitations à Margot Karasek qui a remporté deux places pour le Blue Festival dans le cadre du concours Untitledmag !
Interview rédigée par Tess Barbier et Cyril Coantiec