A 22 ans, Fakear est le nouveau prodige de l’électro. Originaire de Caen, ce jeune artiste n’arrête pas de monter. Reperé sur Radio Nova grâce à son single « Morning in Japan, il a sorti deux EP’s, « Morning in Japan » et « Dark Lands », acclamés par les critiques et le public. Rencontre avec la relève de l’électro made in France.
Untitled : A quel âge as-tu commencé la musique ?
Fakear : J’ai débuté très tôt. Mes deux parents étant profs de musique, je suis tombé dedans quand j’avais 5 ans. Je suis passé par une école de musique, tout ce qu'il y a de plus classique. Même si je dois avouer que le solfège, ce n’était pas trop mon truc. J’ai commencé par le rock puis je me suis tourné vers l’électro.
U : Comment es-tu passé du rock à l’électro ?
F : J’ai débuté par le rock, dans un style proche d’Archive, avec mon pote Gabriel, aka Superpoze. Puis il y a 5 ans, je me suis mis à écouter de l’électro. Des groupes comme Bonobo, Shlohmo. Naturellement, quand quelque chose te plaît, tu as envie de le refaire. Et là, c’était le cas. J’ai donc commencé à composer des titres, tout seul dans ma chambre, pour définir le son que je voulais.
[soundcloud url="https://api.soundcloud.com/tracks/54816877" params="color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_artwork=true" width="100%" height="166" iframe="true" /]U : Quand commence réellement l’aventure Fakear ?
F : Les choses sérieuses commencent quand je gagne le tremplin du Cargo, à Caen, en décembre 2012. Dans le jury de ce concours, il y avait l’ancien directeur du festival des Transmusicales de Rennes, Jean-Louis Brossard. Il m’a proposé de jouer dans son festival. Et après tout s’est enchaîné très vite.
U : Quelles sont tes influences ?
F : J’en ai beaucoup. Bien évidemment, des groupes rock mythiques qui m’inspirent toujours et que je peux utiliser dans mes morceaux. Genesis, Pink Floyd, Led Zeppelin, Dire Straits. J’écoute également de plus en plus de musiques trap et chill. Je pense notamment à Kaytranada, Flume, Cashmere Cat. Il m’arrive également de puiser dans le trip-hop, avec des morceaux incontournables de Massive Attack et de Portishead.
U : Comment composes-tu tes morceaux ?
F : J’utilise beaucoup de samples. Des bouts de morceaux que j’aime bien et que je transforme à ma manière. Je joue sur des coups de cœur. Ça peut être des bouts de deux-trois secondes. A l’arrivée, l’assemblage de tous ces samples fait un morceau. Je suis un boulimique de production. Pour mon dernier EP « Dark Lands », j’ai composé près de trente morceaux pour n’en retenir que cinq. C’est un vrai plaisir. Par contre, à la différence de pas mal de musiciens, je travaille sur PC. J’utilise encore Windows Vista. C’est un peu à l’ancienne mais ça fonctionne très bien !
U : D’où vient ton nom de scène Fakear ?
F : Quand j’étais plus jeune, je faisais du rock. Quand mes potes ont su que je me tournais vers l’électro, pour me charrier, ils m’ont dit que je passais du côté obscur de la force. Ils voyaient ça comme de la mauvaise musique. Et Fakear est le rattachement des deux mots anglais « fake », qui signifie faux, et « ear » pour oreille.
[soundcloud url="https://api.soundcloud.com/tracks/133170421" params="color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_artwork=true" width="100%" height="166" iframe="true" /]U : Dans une interview pour Tsugi, tu disais avoir pris une grosse claque en voyant Flume et Gesaffelstein en live. Qu’est-ce qui t’a plu dans ces performances live ?
F : Je trouve le son de Flume universel. C’est une puissance spontanée. On sent qu’il prend du plaisir à diffuser ces morceaux. C’est vraiment une source d’inspiration pour moi. Pour Gesaffelstein, c’est un son que j’ai moins l’habitude d’écouter. Mais, en live, il est vraiment impressionnant. Ce sont des sons qui cognent. Chaque titre qu’il passe est comme un coup qu’il te met dans la figure. Il déploie une vrai puissance de feu.
U : Quels sont tes projets ?
F : J’ai plusieurs projets en vue. Tout d’abord, je continue la tournée. Je pars bientôt à l’étranger, notamment à la Réunion et en Irlande. Je vais également sortir un prochain EP. Normalement, il devrait sortir avant le début de l’été. Après, je pense passer dans plusieurs festivals cet été mais pour le moment, je ne sais pas encore lesquels. Et je passe en concert au New Morning, à Paris, le 28 février prochain avec DJ Fly et Thylacine. J’ai hâte d’y être !
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