L’héritier d’Etienne Daho ?
Si vous fermez les yeux, il sera vraiment très difficile de savoir si ce que vous écoutez est le nouveau titre de Guillaume Fédou ou d’Étienne Daho. Même tonalité, même tessiture de voix. Guillaume pourra peut-être sembler avoir plus de voix et d’un brin d’aigus pour ceux qui ne connaissent que les derniers titres de Daho. Que nenni des premiers tubes de celui-ci. Au niveau musical, Fédou s’identifie lui aussi dans un style épuré, avec prédominance des accords de synthés. Enfin, cette nouvelle pépite de la chanson française se révèle, comme son prédécesseur, un excellent parolier. Cela tient certainement du personnage : musicien, romancier, chroniqueur ; en déplacement permanent entre Paris, Vienne, New-York et on en passe, Fédou a les armes et le vécu pour écrire des textes profonds, jusqu’à toucher de façon crue la vérité.
« Intermonde » : un texte aussi grinçant que clairvoyant.
Le titre « Intermonde » est issu du second album de Fédou, Nouvelle fidélité, part. I, dont la sortie nous est encore inconnue. Si certains feront l’autruche et se détourneront de cette chanson ultra clairvoyante en niant toute réalité, d’autres souriront. Le chanteur met en lumière avec brio la solitude et l’abrutissement de nos vies à l’ère de l’High-tech. Un duo crissant (en écho, une fois de plus et jusqu’au choix de voix de la chanteuse Loane, aux tubes d'Etienne Daho) qui montre que la technologie facilite la vie mais peut aussi nous faire passer à côté. Face au changement permanent, Fédou en vient à penser que seule la permanence pourrait arriver à bout de la routine, et vient alors nous bercer dans la pop française du tournant des années 90, jusqu’à s’inspirer des clips technicolors de l’époque pour « Intermonde ». « Le plus beau branleur de l’histoire » ? Peut-être, mais surtout un chanteur-viveur qui joue carte sur table, et ça nous plaît !
https://www.youtube.com/watch?v=4XBfh0-XZcg