Afin de fêter leur nouvel EP, le groupe reprend sa chanson symbolique dans une version à capella, habillée de dessins au trait pour le plus grand bonheur des yeux et des oreilles.

Deux frères, quatre cousins. Le groupe Gush, originaire des Yvelines, est depuis quelques années un groupe en vogue sur la jeune scène pop-rock. Après deux albums et cinq EP, le quator reprend sa chanson emblématique, « Everybody’s God », dans une version À capella extraite de leur nouvel EP, sorti le 20 juillet dernier.

L'EP Everybody's God, sorti le 20 juillet dernier

La chanson de l’aboutissement

« Everybody’s God » semble être le titre clé dans l’histoire du groupe. C’est en effet le nom de leur premier album, celui de la dernière chanson de leur second opus Mira et enfin celui de leur nouvel EP. On pourrait dès lors avoir peur d’une certaine routine musicale. Mais, dans cette version où les garçons chantent tous les quatre ensemble, à capella, on semble enfin découvrir le titre dans toute sa splendeur. Une chose est sûre, le travail a été très poussé et a fini par payer. L’à capella semble être l’aboutissement du morceau. Le choix du groupe est absolument judicieux, et redonne vie à une chanson qui aurait pu paraître usée.

Le clip idéal, version grand art

Les parties chantées du morceau offre des chœurs, des superpositions et des surenchères d’harmonies dignes de Queen. De plus, la dualité musicale opère à merveille : le chant à capella permet de profiter pleinement du texte, avant de laisser place aux passages instrumentaux dont le son électro (synthé oblige) rappelle le morceau d’origine et fini de nous transporter dans l’univers du clip. Car, oui, un titre si abouti demande forcément un clip digne de ce nom. Pour la première réalisation animée du groupe, l’équipe d’Adesias Prod s’est jointe au projet, parmi laquelle la réalisatrice Mathilde Bedouet qui a apporté la touche très particulière de ce clip avec sa patte artistique et cette idée de rotoscopie (qui consiste à redessiner image par image par-dessus des éléments filmés). Mais, surtout, ces graphismes ne sont pas sans rappeler ceux de l’album Revolver des Beatles, bien que plus oniriques. Nous assistons en effet à la mutation du groupe, de leur version animale à leur version plus... squelettique. Bizarre ? Oui, et on aime. De l’œil qui voit tout à un voyage dans un espace édenté, nous sommes embarqués dans l’univers imaginé par le groupe. Il est clair que le clip contribue clairement à la beauté du morceau et que s’opère ici la magie de deux prouesses techniques complémentaires.

Bref, les morceaux qui paraissent parfois les plus simples (ici un seul et rare instrument, seulement des voix, un clip en noir et blanc avec des artistes sagement assis en rond), sont ceux qui cachent le plus de travail. Bravo Gush ! 

Untitled Magazine

Le webzine des plaisirs culturels.