Après trois jours de conférences, débats et rencontres, le forum European Lab s’est terminé avec entre autres la Make Sense Room et la projection du film de Hind Meddeb, Electro Châabi.
Cette dernière journée de l’European Lab est marquée par la présence de Sarah Harrison, la numéro 2 de Wikileaks. Après une première conférence, elle a rejoint le philosophe Geoffroy de Lagasnerie et la lanceuse d’alerte Annegret Flater. Avec Amaëlle Guiton, journaliste, ils ont discuté autour du thème : "Lanceurs d’alertes et nouvelles formes de militantisme". Le procès d’Antoine Deltour, lanceur d’alertes à l’origine des Panama Papers, est le fil rouge de la conférence. Ensemble, ils définissent le rôle des whistle-blowers qui à l’instar de Chelsea Manning et Edouard Snowden, veulent ouvrir le grand public aux secrets, le plus souvent étatiques.
Suite à cette conférence, sans nul doute l’une des plus attendue, le petit Auditorium accueillait Taeyoon Choi, Binna Choi et Seungyoon Choi pour « Vers une ville ouverte, Séoul ». Depuis les années 60, la ville de Séoul est passée de terres cultivables au goudron, aux usines et à une urbanisation aussi vaste qu’outrancière. Les trois conférenciers apportent un regard sur le développement du travail, des licenciements à grande échelle et des constructions à la chaîne. La ville est vue comme un corps à qui elle emprunte « les engagements et expériences personnelles ». Ainsi, « en Corée, la norme est imposée. Il y a des problèmes d’accès pour la population ». On revient sur le concept d’Occupy « La ville est pensée comme un espace vivant » car « le corps peut être considéré comme une micro-ville ». Entre les images sonores, la survie dans une ville qui va trop vite et l’organisation orchestrée par le gouvernement qui ne laisse pas de place aux peuples, l’audience découvre Séoul comme une cité coupée de ce qui la fait vivre.
Au même moment, dans le grand Amphithéâtre, Jacqueline Caux, Hind Meddeb, Izza Genini et Zeid Hamdan, accompagnés par Arnaud Contreras et Zoé Carle, discutent autour de Artistes et militantes : le nouvel underground des mondes arabes. Résolument engagés et pertinents dans leur propos, les acteurs de cette conférence livrent un regard expert sur ces femmes artistes qui révolutionnent l’acte militant. Au-delà du discours fanatique et médiatique, la conférence assemble ce qui caractérise l’underground dans son entité. Poussées par leur caméra, les réalisatrices accompagnent le public avec du concret. Pour Jacqueline Caux, d’ailleurs, « la caméra est un passeur ».
La conférence est suivie par la projection d’Electro Châabi de Hind Meddeb. La réalisatrice signe un film juste, pertinent et révélateur sur les conséquences des révolutions en Egypte. Suite à cela, les participants se rassemblent sur la plateau média pour y suivre la Make Sense Room. L'artiste Zeid Hamdan y a interprété l'un de ses titres.