A l’occasion de son passage à Paris, Untitled a rencontré Claudia Sainte-Luce, la réalisatrice du film Les drôles de poissons-chats. C’est aujourd’hui que sort au cinéma, Les drôles de poissons-chats, le premier long-métrage de Claudia Sainte-Luce. De passage à Paris, la réalisatrice mexicaine a répondu à nos questions.
Pourquoi avoir choisi le Mexique pour votre premier film ?
C’est chez moi. Il se trouve que l’histoire originale s’est passée à Guadalajara donc je ne pouvais pas la transposer ailleurs. C’est mon lieu, c’est ma langue, mon expérience.
Auriez-vous raconté une autre histoire pour votre premier long-métrage ?
Je pense que l’on a en soi plusieurs choses qui nous obsèdent, qui nous font souffrir. Il faut croire que c’est celle-ci qui était la douleur la plus présente ou la plus en surface.
© DR.
Tous les droits réservés.
Pour vos prochains films, vous comptez vous appuyer sur vos histoires personnelles ?
Oui, jusqu’à la mort.
Pourquoi avoir choisi ce titre : Les drôles de poissons-chats ?
Au début, je voulais l’appeler « La rencontre ». Je n’aimais pas beaucoup ce titre. Il était trop explicite. Les drôles de poissons-chats est un élément de décor. J’avais lu un article sur les poissons-chats et je l’avais collé sur l’aquarium d’Armando. Petit à petit, cette expression m’a obsédée. Les poissons-chats ne se déplacent qu’en famille comme la famille du film.
© DR. Tous les droits réservés.
C’était une volonté de ne pas s’attarder sur la maladie de Martha ?
Je pense que la maladie tient toute l’histoire. C’est en présence de cette malade que Martha peut vivre à travers la mort.
Wendy joue son propre rôle. Ce n’était pas trop difficile ?
Ce qui était difficile c’est que nous avions une relation d’amitié et de confiance. Il n’y avait pas cette relation respectueuse qui s’installe entre les acteurs et le réalisateur. Il fallait parfois la tenir. Je me suis rendue compte qu’il fallait que je sois plus exigeante et parfois plus dure avec elle. Je l’ai poussée dans ses retranchements pour qu’elle aille chercher les émotions au fond d’elle.