A travers la page facebook « My stealthy freddom » et le hashtag twitter du même nom, des iraniennes postent des photographies d'elles-mêmes dévêtues du foulard islamique. Retour sur l'initiative et sa portée.
Plus d'un mois après son lancement, la page facebook My Stealthy Freedom [Ma liberté furtive] est toujours aussi active. Plus de 500 000 clics sur « j'aime » couronnent l'opération de succès et les photos n'en finissent pas d'être envoyées. A l'initiative de ce mouvement : Masih Ainejad. A travers cette action, cette célèbre journaliste iranienne exhorte les jeunes femmes à s'affranchir des règles relatives au port du foulard, obligatoire depuis la Révolution Islamique de 1979. En plein centre de Téhéran, dans le désert d'Ispahan, au bord de la mer Caspienne ou encore au sommet du mont Tochal, les femmes offrent des clichés plein de vie, des portraits dévoilés, au delà des interdits.
Décision et division
Le mot d'ordre ? Choisir. L'une des jeunes filles expliquent d'ailleurs sur la page : « Je veux simplement avoir le droit de décider. » Même si plusieurs d'entre elles perçoivent le voile comme une norme, inculquée depuis leur enfance, elles restent sensibles à l'idée de choix. La jeune fille confirme d'ailleurs : « Peut-être même aurais-je choisi de porter un foulard si j'avais la possibilité de choisir. Mais cela me fait tellement mal lorsque les autres choisissent pour moi. ». Chaque post illustre la liberté, des cheveux au vent sur la plage à l'arc-en-ciel en arrière plan, surplombant les sourires.
Même si cette démarche est saluée à travers nombreux médias occidentaux, la situation en Iran est évidemment plus contrastée. L'accès à la page Facebook est interdit et nombreuses personnes jugent cet acte profondément subversif. Le 13 juin, à l'occasion des 40 jours de l'initiative et des 500.000 soutiens sur Facebook, la créatrice de la page a posté un bilan emprunt de tolérance. Elle écrit à ceux qui critiquent sa démarche : « Je ne suis pas votre ennemie (…) Nous voulons juste marcher côte à côte avec ceux qui croient ou non au Hijab, avec dignité et liberté. C'est tout. ». Un message d'espoir.