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Emilie Ménard, l’insolence, au Vice Versa

25 mars 2016, par Untitled Magazine

Le sujet de la représentation des femmes est compliqué et dangereux, et c’est avec une certaine insolence qu’Emilie Ménard décide d’attaquer l’affaire. Peintre, elle ne figure que des femmes, des visages de femmes. A la lisière du portrait glamour, de l’icône pop et de la poupée street, ses représentations concentrent ce que pourrait être l’une des femmes d’aujourd’hui. Ses œuvres, pour la plupart, captent frontalement celui qui les regarde, toisant, méprisant presque le visiteur attentif. Attrayantes, arrogantes, ces belles semblent sorties d’un des clips de Beyonce et clament dans un battement de cil « I’m a sing’lady ! ».

Les couleurs des arrières plans claquent, elles agitent dans d’accrocheurs mélanges le fond des toiles et tranchent avec les expressions figées des modèles. Figures sorties de magazines. Vogue, Elle, Marie Claire, Cosmo regorgent des photographies de ces femmes aux yeux provocateurs, cinglants et directs qui semblent dire « Ouais, je sais, je suis belle et alors ?! Râle pas t’adore ça. ». Bien que les revendications en soient tout autres, on pense, entre les lignes, aux portraits de Valérie Belin qui jonglent entre la réalité des stéréotypes et la naturalisation de la beauté. Pourtant, Emilie Ménard s’inspire davantage du monde pop-art, ou du street-art (Richard Phillips, Helmut Newton, Jean-Baptiste Valadié…) mais elle rapporte inconsciemment d'une revendication sociologique  : une certaine représentation de la femme du XXIème siècle.

Emilie Ménard a choisi d’exposer dans un lieu assez atypique et bigrement bien choisi : l’hôtel Vice Versa dans le 15ème, hôtel ayant pour thème les 7 péchés capitaux (un péché par chambre). On pourrait penser que c’est kitsch et presque glauque, mais c’est en fait drôle et assez original. L’ensemble est cohérent et bien pensé. Un décor extravagant qui porte complètement l’insolence des filles.

Autodidacte, l’artiste peint comme elle l’entend, s’affranchissant des règles, s’inspirant de ce qu’elle est. On sent qu’une insoumission gronde, la révolte de celles qui s’assument. Belles et libres, ces femmes qui jouent de leur corps parfaits, objectisant ceux qui les ont objectivées pendant dans siècles. Choisissant le pied de nez, Emilie Ménard décide de figer ces elles fictives qui engagent une lutte à leur manière.




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