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Eli Arthaud, une jeunesse multi-instrumentalisée

16 septembre 2016, par Untitled Magazine

Eli Arthaud, jeune instrumentiste des Globe-Gratteurs, voit avec son groupe son premier EP aboutir. Il nous rencontre pour nous parler de son parcours jusqu'à cet aboutissement. 

Lorsque vous rencontrez pour la première fois Eli, rien ne vous laisse imaginer qu’il est le multi-instrumentiste d’un groupe tel que les Globe-Gratteurs. Style rock à tendance punk, introverti et plus posé que jamais. Pourtant, ce jeune homme de 20 ans compte sept instruments à son arc. Plus surprenant encore, son acolyte principal n’est pas la guitare électrique mais... l’accordéon diatonique ! Après un court été dans la capitale, c’est posé sur un banc au parc Georges Brassens du XVème arrondissement qu’Eli revient sur son parcours, ses influences et sur les premiers pas de son groupe principal.

Des débuts insolites

C’est à six ans que lui vient une envie peu commune chez les enfants. « Mes parents m’ont emmené à un spectacle mettant en scène l’histoire de Pinocchio. Pour représenter le passage où la marionnette et Geppetto sont dans le ventre de la baleine, une femme jouait de l’accordéon sur scène. Enfin, elle ne jouait pas mais se contentait de remplir et de vider l’instrument d’air, afin d’imiter la respiration de l’animal. Une fois rentré à la maison, j’ai demandé à mes parents de m’inscrire à des cours d’accordéon ». Le destin fini alors de se charger de l’originalité puisque, dans sa ville d’enfance, les seuls cours donnés sont sur accordéon diatonique. Même si on essaye de dépasser les préjugés, on ne peut s’empêcher de se demander si l’accordéon n’est pas un instrument difficile à faire-valoir pour un jeune musicien. Forcément, la question le fait sourire. « J’ai envie de défendre mon instrument. L’accordéon a une image vieillotte. J’ai vraiment envie de rafraichir cette image, de rappeler à quel point c’est un instrument drôle, de fête ». Cette envie, Eli la défend en jouant, mais également en donnant des cours sur Lyon et ses alentours.

14331048_1169128503133888_1788897280_n © Victor Chlouti

Multi-instrumentalisation, multi-appartenance

Pourtant, si l’accordéon reste son instrument principal, il a vite eu envie de s’essayer à d’autres choses. « J’ai pris quelques cours de piano, de batterie. Pour les autres instruments à cordes, je me suis débrouillé seul, en autodidacte ». Au final, à vingt ans à peine, le jeune homme joue désormais sept instruments, dont quatre différents rien qu’au sein des Globe-Gratteurs. Cela lui permet de faire partie de plusieurs groupes, même si son attache principale reste aujourd’hui le quatuor lyonnais, dont il est à l’origine avec le violoniste (et parfois chanteur) Christian, alias Tian. Ajouté au cours qu’il donne, on tombe forcément un peu de notre banc quand on apprend alors que derrière cette multi-appartenance, et donc un nombre de scènes et démo, Eli n’aime pas se donner en public. « Forcément, je veux partager ma musique. Mais être sur scène à faire le guignol, c’est pas forcément mon truc. Ce que j’aime aux Valseuses, c’est quand on descend jouer parmi nos potes ». Bref, il joue avant tout pour le partage, et pour que les gens qui l’écoutent s’éclatent. Cette volonté, il la partage d’ailleurs avec le reste des Globe-Gratteurs. Lorsque l’on écoute leur EP Eponyme, l’ambiance est en effet à la fête. « On a commencé par des reprises, jouées dans les bars. Maintenant on essaye de présenter nos propres morceaux, mais on les a écris dans le même état d’esprit. Notre but est de faire danser et voyager le public. D’ailleurs, on a fait des prises de son live avant de chacun enregistrer nos instruments en solo ».

unnamed © Victor Chlouti

l'EP des Globe Gratteurs

Le voyage est aussi un grand thème de l’EP et de la musique du groupe. Les quatre compères s'inspirent des musiques du monde et les mélangent dans chacun de leur titre. Plein d'originalité, ils n'hésitent pas à remixer le thème de Tetris, a résonance très russe. Dans « Bordelo Rapsody », seul morceau instrumental de l’opus, les influences sont multiples. « Pour ce titre, on a décidé de faire un amas musical avec ce qui nous plait, et qui fait un résumé de ce qu'on peut jouer sur scène, donc on s'y réapproprie la Symphonie du nouveau monde de Dvorjak, en la mêlant à des rythmes flamencos, puis en partant ensuite sur un rock et finir le tout sur un rythme cajun ». Ce mixte musical, sans attache à genre précis, se retrouve chez Eli. Lorsqu’on lui demande quel style de musique il écoute, il énumère un nombre incalculable d’artistes en quelques minutes, du Punk à la chanson française, des Beatles à Brassens sans oublier les Wampas dont il a pu faire la première partie avec l'un de ses groupes.

Dans un tel méli-mêlo d’influences, on se demande alors s’il y a un morceau de l’EP des Globe-Gratteurs dans lequel il se retrouve plus. « Dans « John Playne » peut-être. J’ai retravaillé le poème de Jules Verne pour qu’il s’adapte au morceau que j’avais en tête. Mais j’aime aussi énormément « l’ami Renaud », qui pour le coup est plus un cri du cœur. Comme ceux qui étaient attachés aux messages de Renaud, on a été déçu de ses dernières chansons ; on a l’impression qu’il laisse tomber. Notre groupe, et surtout François (chanteur des Globe-Gratteurs), avait envie de s'exprimer là-dessus. Mais c’est avant tout une chanson d’amour. On aime Renaud, et on espère qu’il restera l’artiste qu’il était ».

unnamed-1 © François Barbier, dit "La Fougère" (chanteur/guitariste des Globe-Gratteurs)

Sincère, festif et serein, Eli a hâte de retrouver les Valseuses à Lyon. "On est vraiment heureux de pouvoir jouer nos propres compos".




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