Stefanie Ronam, styliste et directrice artistique, diversifie sa pratique : elle s’essaie à la photographie et à la vidéo. Elle offre dans sa première exposition personnelle "Eat my art", présentée dans sa boutique du 16^ème, une série de portraits où la nourriture se fait jeu.

Ses clichés rapprochent l'homme de l'un de ses sept péchés capitaux : la gourmandise. Si le lien à la nourriture peut être intéressant, la technique et le propos se doivent d’être cohérents. Non pas que les photographies soient mauvaises la technique se défend et certaines images sont très esthétiques, mais le message propulsé en arrière-plan, le propos donc, dépasse ce qui est perceptible.

N'est pas philosophe qui veut

EAT MY ART, c’est un jaune d’œuf languissant qui bave et coule d’une bouche entre-ouverte, c’est une femme qui, penchée, poitrine en avant, l’arrondi du sein en point de fuite, se lèche la glace à la fraise qui coule le long de son doigt, c’est un jeune homme qui tient dans une main une tasse de thé et dans l’autre le sachet qu’il porte coquinement à la bouche en regardant lubriquement la caméra…

Les modèles sont parfaits et la composition est digne d’une édition limitée du magazine Grazia, mais il n'est aucunement question d'amener à un quelconque raisonnement. Faire de la photo de mode n’est pas une honte, loin de là, mais prétendre à ce que l'on n'est pas est crispant. A trop jouer à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, on déplace le propos et on abime ce qui, au départ, était presque techniquement maîtrisé.

Enfin, ça n’est que notre avis, et vous pouvez toujours aller chercher où est Jérôme Bosch là-dedans... Nous, on vous attend là.

© Stefanie Ronam

EAT MY ART 118 rue de Longchamp, 75116 Paris https://stefanierenomaportfolio.tumblr.com/

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