UNTITLED MAGAZINE
En 2013, les parisiens (et les autres), fan de street-art ou simple curieux, avaient la chance de découvrir un projet d’art éphémère, proposé par le Collectif Itinérrance : la tour Paris 13. Le principe est simple. Avec l’accord de la mairie du 13ème arrondissement de Paris et du bailleur d’un immeuble voué à la destruction, 108 street-artistes de 18 nationalités différentes ont investi murs, plafonds et sols du bâtiment de 9 étages, et ont ainsi eu l’occasion d’exposer leurs œuvres grâce à un terrain de jeu de 4500m². Les aficionados du genre y sont allés, ce sont régalés, et le 8 avril 2014, la tour était détruite. On peut jeter un œil sur ce travail maintenant disparu, ici.
Djerbahood, le projet.
Cette année, le collectif réitère l’opération, mais d’une façon un peu différente, pour un nouveau projet appelé « The Hood », qui signifie « quartier ». L’idée est toujours la même et les notions de temps, de transitoire, de périssable, intrinsèques au street-art, sont d’autant plus respectées que cette fois ci les artistes venus des quatre coins du monde travailleront en extérieur, confrontant ainsi leurs ouvrages à l’usure du vent, du soleil et de la chaleur.
Leur terrain de jeu ? Errediah, petit village traditionnel de l’île de Djerba, en Tunisie. Sur les murs blancs peints à la chaux, anciennes maisons d’habitants juifs, qui à partir de 1948 ont peu à peu déserté le lieu, laissant place aux populations arabes, les peintres, graffeurs, et autres artistes, s’adonnent donc à leur passe temps favori, la création. Avec l’autorisation des habitants, honorés et ravis de voir leurs murs ainsi embellis, ils font jouer leurs pinceaux, leurs bombes de peinture et leurs pochoirs, pour le plus grand bonheur de ceux qui passeront un jour par ici. Sur la place du marché ou sur le terrain de l’ancien abattoir, le ciment prend peu à peu des couleurs ocre, rose, bleue. On croise par ci des portraits et des dessins d’animaux qui semblent comme flotter dans les airs, par là des messages et des formes abstraites pétillantes. Il y en a pour tous les goûts. The Hood est un projet passionnant donc, qui se veut le témoin d’une mixité culturelle et religieuse. Certains acteurs du projet, comme El Seed, dont on peut admirer le travail ici, parlent même de « responsabilité sociale », grâce à des réalisations qui non seulement ravissent, mais aussi unissent, informent, et font renaître les souvenirs à travers les histoires qu’elles racontent. Gommez toute notion politique néanmoins. Car si à Errediah, l’art sert aussi à faire passer certaines idées, il reste avant tout un morceau d’esthétique éphémère, un peu bout d’île tunisienne dont les jolies textures plairont et disparaitront peu à peu. Djerbahood « 1 village, 150 street artistes, 30 nationalités ».
El Seed - Tunisie - calligraphie, tradition proverbiale
Sunra - France - peinture
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Roa - Belgique - peinture
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Fintae Magee - peinture - Australie
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STINKFISH - pochoirs – Colombie
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