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Des œuvres pleines de poésie sur les étals des derniers marchands de petites utopies

28 décembre 2015, par Untitled Magazine

Le festival du Marché noir des petites utopies s’est terminé dimanche après dix journées intenses et a su rencontré son public. Pour sa dernière soirée, les organisateurs ont proposé une déambulation dans des petits lieux culturels du quartier des Réformés à la rencontre de cinq petites œuvres d’une poésie et d’une justesse troublantes.

Les déambulations régionales, au programme de la dernière soirée du festival, se sont déroulées dans une ambiance intimiste. Le public, séparé en deux petits groupes, est allé à la rencontre de cinq compagnies théâtrales aux univers différents dans des petits théâtres, des bars ou des ateliers de peinture.

Des univers différents mais qui se croisent sur des thématiques ou des ambiances. Pour Ankou, de la compagnie Teatro della rondine ou L’oiseleur et la cage de Roumi, de la compagnie Arketal le spectacle se fait dans le noir avec un éclairage et un décor minimalistes mais une scénographie dont le moindre détail a été étudié.

Le récit de l’Oiseleur, raconté par une conteuse à partir du texte de Roumi, écrivain perse, se fait grâce à des figurines et des constructions de papiers. L’histoire se déroule simplement et on se laisse emmener par le texte et sa portée philosophique. Un moment à la fois de détente et de réflexion sur le rêve et la captivité.

Ankou, comme le laisse entendre le nom, nous parle de l’ange de la mort qui  vient chercher un soldat tombé sur le champ de bataille. Le texte est très peu présent et nous laisse admirer la marionnette construite en céramique et profiter de l’ambiance sonore. Tout est très ingénieux dans la mise en scène, et notamment dans les effets de lumière. Le carré de boue qui laisse apercevoir, au fur et à mesure que l’actrice creuse, la lumière apparaitre du dessous transforme l’ambiance du spectacle.

Les deux formes sont ingénieuses et surtout poétiques ; c’est un moment de douceur qui nous font réfléchir sur les morales qu’elles délivrent, tendrement.

ANKOU

Les trois autres petits spectacles nous rattachent un peu plus à la réalité. Atomic Bikini, de Latypique Cie, nous plonge dans une ambiance plus déjantée, musicale, où l’histoire de l’invention du Bikini est mise en relation avec celle de la bombe nucléaire à renfort de marionnettes et de jeux d’ombres chinoises très bien travaillés au rendu intéressant. Le tout fait rire, réfléchir, et met de bonne humeur.

Pour StillLife = Nature morte, de la compagnie Chiendent Théâtre c’est derrière un bar que les deux protagonistes nous présentent une certaine philosophie de vie. Ils jouent avec des verres : à faire de la musique en les frottant sur le comptoir ou en les empilant… Le discours est très décousu, part un peu dans tous les sens. C’est une forme qui se laisse voir et entendre dont il ne faut pas trop chercher à percer le sens qui se cache, peut-être, dans le titre : c’est juste une scène de vie, une nature morte, qui n’a pas d’autres raisons d’être.

Cubi, le spectacle de la compagnie Jeux de mains jeux de vilains reste dans le thème de la boisson avec le long monologue d’un ivrogne. Le délire est complet, entre folie pure, introspection lucide et analyse des rapports sociaux. Le tout, une fois de plus, joue avec nos émotions, à la fois amusés ou intrigués. Le jeu d'acteur, pierre angulaire de la scène, est totalement maîtrisé et nous implique encore davantage. Le cubi-marionnette est aussi troublante d'humanité. Il nous donnerait presque envie de boire, de partager avec lui son délire… Mais depuis le temps qu’il essaie, il n’a toujours pas réussi à s’envoler, et puis, il paraît qu’après ce soir là, « il arrête de boire ».

Les cinq formes proposées ce soir là étaient toutes différentes, mais toutes cohérentes. Nous les traversons, tour à tour enchantés, amusés, intrigués. Les sujets sont profonds mais traités avec beaucoup de poésie, de maturité et de dérision. Le format court des spectacles leur permet un rendu qui est travaillé au millimètre, dont chaque instant est réfléchi. A découvrir.




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