« Peu de gens ont véritablement vu mes films ou mes peintures. » confie Andy Warhol dans ses entretiens avec Burroughs.[1] C'est peu dire, lorsque presque trente ans après sa mort, on peut encore découvrir des œuvres du maître du Pop Art.
La semaine dernière, onze œuvres inédites ont été retrouvées dans les archives du musée Wahrol à Pittsburgh, sa ville natale. Elles avaient été créés sur l’un des premiers ordinateurs, l’Amiga et conservées sur disquettes. C’est grâce à la persévérance de l’artiste Cory Arcangel et au travail d’experts informatiques de la Carnegie Mellon University que l’on a pu extraire des disquettes ces "tableaux informatiques".
Andy Warhol, par Robert Mapplethorpe, 1986
On trouve parmi eux une version futuriste de La Vénus de Botticelli pixélisée et dotée de trois yeux, un portrait de Debbie Harris, la chanteuse du groupe mythique Blondie, des prototypes de l’emblématique boite de soupe Campbell’s ou encore des autoportraits de Warhol qui annoncent certaines œuvres de glitch art.
Andy Warhol réalisant le portrait informatique de Debbie Harris
Il est intéressant de voir que des motifs iconiques et caractéristiques de l’œuvre de Warhol aient été exploités par les nouvelles technologies. Elles témoignent du désir d’innovation et d’expérimentation tout aussi plastique que technologique de l'artiste. Ces onze œuvres -dont on peut espérer qu’elles ne soient que le début d’une longue série- nous montrent bien que pionnier dans le pop art, Andy Warhol a aussi, à sa façon amorcé la transition culturelle dans l'ère du numérique et ouvert la brèche à un art digital qui ne fera que se développer jusqu’à nos jours et au-delà.