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Critique : "Une vie entre deux océans", un film de Derek Cianfrance

3 octobre 2016, par Untitled Magazine

Malgré deux acteurs convaincants et une belle photographie, Une vie entre deux océans déçoit par sa pesanteur et sa forme bien trop classique. 

Ancien combattant encore traumatisé par la violence de la Première guerre mondiale, Tom Sherbourne vit isolé avec sa femme Isabel sur la petite île de Janus Rock, en Australie. Il y est gardien de phare, et les deux jeunes mariés se réparent mutuellement dans cette petite enclave de paix. Pourtant, leur bonheur s'obscurcit rapidement lorsqu'ils comprennent qu'Isabel ne peut avoir d'enfants. Jusqu'à ce qu'un jour, un canot ballotant le cadavre d'un homme et de son bébé encore en vie vienne s'échouer sur leur rivage. Un hasard à double tranchant qui les mettra dans une position délicate.

© Constantin Film Verleih GmbH © Constantin Film Verleih GmbH

Beauté classique

Les deux lumières de ce film tristement classique, Alicia Vikander et Michael Fassbender, guident l'oeil fatigué du spectateur. Touchants et pénétrés par des rôles qu'ils maîtrisent, on observe avec admiration l'intensité de la relation qu'ils parviennent à créer entre eux. La dynamique fonctionne et convainc, soutenue par une direction de la photographie qui les éclaire sur un fond naturel époustouflant. Les couleurs sont douces et timorées, comme passées une fois de trop au lavage, les paysages insulaires magnifiques et la lumière diffuse. Forcément, le nom de Terrence Malick nous vient plus d'une fois à l'esprit, mais l'instant est court, rapidement rattrapé par la faiblesse d'un film ennuyeux.

© Constantin Film Verleih GmbH © Constantin Film Verleih GmbH

Ennui et mièvrerie

Pour faire court, on assiste au déchirement d'un couple stérile qui vole un bébé ballotant sur une barque, et qui finit par être confronté aux conséquences de ses actes. Culpabilité, peur et ressentiments grandissent entre ces personnages désespérés à mesure que l'ennui et la neurasthénie nous gagnent. Les scènes sont toujours pleines de poncifs, soit trop longues, ou trop rapides (la rencontre, clichée elle aussi, est expédiée en 15minutes), les personnages plein de bons sentiments, et les réflexions suscitées agaçantes. La fin arrive comme une cerise sur la gâteau scénaristique, déjà couronné d'épaisses couches mièvres. On s'ennuie, et l'on digère mal les lourdes calories de ce mets pesant qui nous plombe le moral.

Si vous voulez voir un film déprimant qui ne vous apprendra rien, et vous donnera la nausée à coups de sucreries amoureuses dégoulinantes et clichées, allez y. Sinon, préférez vous plonger dans le nouveau Dolan ou dans la vie de Loïe Fuller, telle que romancée par Stephanie di Giusto dans La Danseuse.

  https://youtu.be/I_8hIXkn2w8


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