logo UNTITLED MAGAZINE
Le webzine des plaisirs culturels
Rechercher
Instagram Facebook Twitter

Critique : Une Rencontre, un film de Lisa Azuelos

18 mai 2014, par Untitled Magazine
Joliment inutile. Au bout de l’heure et demie d’images, ce sont malheureusement les seuls mots qui semblent venir à l’esprit. Joli, tout d’abord parce que Sophie Marceau resplendit – excusez le pléonasme – et que François Cluzet inonde le film de son charme irrésistible. Joli car ils s’aiment, car cet amour impossible fait rêver, car « les plus belles histoires d’amour sont celles qui ne commencent pas ». Joli car on veut croire à la famille parfaite que forment Anne et Pierre. Joli car les scènes (notamment les scènes de fêtes) sont parfois esthétiques, souvent très bien filmées. Joli donc, mais pourtant cruellement inutile et fade. Sans réelle nuance, le film n’évolue pas et ne réserve aucune surprise au public. Dès les premières minutes, ils s’aiment, se désirent mais savent, tout comme les spectateurs, que rien ne se passera. Et c’est justement là le problème : il ne se passe rien. D’un bout à l’autre de l’histoire, les mêmes schémas se répètent ; dès que le rythme semble s’envoler, la réalisatrice révèle qu’il s’agit de simples fantasmes, et le soufflé retombe. Alors que le choix d’un amour irrémédiablement impossible, destiné à s’épanouir dans une temporalité autre, aurait pu s’avérer sinon original, du moins judicieux, le film n’explore jamais vraiment les pistes lancées et l’ensemble reste survolé. Seule la réplique finale confère son peu de profondeur à l’histoire : en renonçant à Elsa et à son désir, Pierre inscrit leur amour dans l’éternité et fait ainsi une allusion poétique au couple mythique de Roméo et Juliette. Même formellement, Lisa Azuelos ne fait pas preuve d’une grande originalité. Que l’on se souvienne ne serait-ce que partiellement de sa précédente réalisation LOL et nombre de situation d’Une rencontre apparaîtront comme de simples copiés-collés. La relation compliquée d’une mère-copine à sa fille, les discussions dans la voiture devant le lycée, la découverte de la vie privée de son adolescente en fouillant sur son compte Facebook (qui remplace ici le journal intime), les amies quadragénaires blasées des hommes, la liste des détails confinant Sophie Marceau dans un certain type de rôles est longue, bien trop longue. Ces ressemblances, plus que des marques d’une identité artistique, semblent plutôt témoigner (très certainement à tort) d’un univers cinématographique pauvre et restreint. A contrecœur, l’on est alors bien obligé d’admettre que l’affiche et le casting de rêve n’étaient que des promesses non tenues, des espoirs destinés à être déçus par un film finalement inutilement joli.


auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


Retour

Articles similaires

Les Éclatantes #5. Ateliers, expos et lives de Claire Laffut et Pépite
Dans un jardin qu'on dirait éternel - au cœur de l’art du thé japonais
« Imagine Pablo », le nouveau podcast du Musée national Picasso-Paris
Podcasts : de la culture à écouter
« Habitudes » : un tout nouveau podcast autour de l'habillement
Sélection "girl power"
Part-Time Friends : "Notre truc, c'est d'essayer de faire des bonnes chansons"
Magma : les témoins de l’Histoire ont désormais leur podcast
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Site réalisé par
Ciel Bleu Ciel