De longs, très longs silences… Voici la manière dont le réalisateur Ariel Rotter a décidé de rythmer son scénario. Dans son troisième long-métrage, « Un homme charmant », l’argentin raconte l’histoire d’une jeune femme qui vient de perdre son mari. Entre le deuil, et le besoin de refaire sa vie, Luisa hésite jusqu’au jour de sa rencontre avec Ernesto. Ce dernier va immédiatement tomber amoureux de cette jeune mère de deux enfants et tenter de rentrer définitivement dans sa vie.
Dans ce film, le réalisateur a tenté de recréer une période de grande fragilité qu’il a personnellement vécue, puisque sa mère avait dans le passé perdu son premier mari. Une sorte d’hommage donc, à cette femme à la fois forte et totalement perdue que l’on suit au plus près, et dont on tente de déceler les sentiments à l’égard de ce nouvel être entré brusquement et presque de force dans sa vie.
« J’ai écrit le film en pensant à Erica Rivas pour le rôle principal » affirme Ariel Rotter, et ça se voit. L’actrice est à la fois touchante et froide, dans un rôle qui lui va à merveille. Marcelo Subito qui lui donne la réplique est quant à lui attachant par moment, mais également inquiétant à d’autres. Bref, le duo fonctionne bien, que ce soit dans les moments de tendresse et que dans les moments de dispute.
Sans être un chef d’oeuvre, « Une homme parfait » est un film très esthétique qui plaira certainement aux amateurs de films muets, tant les émotions sont transmises par des gestes et des regards, plus que par des dialogues très élaborés.