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Critique : "Tracks", un film de John Curran

28 avril 2016, par Untitled Magazine

Après 4 ans d'absence, le réalisateur John Curran (Le voile des illusions, Stone) revient avec un très joli biopic sur Robyn Davidson, la "camel lady" qui traversa le désert australien à dos de chameau dans les années 70. Filmé à la manière de Wild de Jean-Marc Vallée, qui mettait en scène le trajet initiatique de Cheryl Strayed sur le Pacific Crest Trail, Tracks ne s'impose pas par son originalité, ennuie parfois par ses longueurs mais éblouit souvent par sa beauté. 

© Ascot Elite Filmverleih © Ascot Elite Filmverleih

Beaucoup moins intérieur que le livre duquel il est tiré, "Tracks: A Woman's Solo Trek Across 1700 Miles of Australian Outback" de Robyn Davidson, le film n'est néanmoins pas exempt des poncifs du film initiatique de voyage : une solitude au départ recherchée qui devient un fardeau regrettable, une quête d'identité, de grands moments de doute, de grands moments de sublime, de grands moments d'attente... Le film est long (il faut les avaler ces 2700km), mais ne s'englue pourtant jamais dans les sables mouvants de l'autosatisfaction. L'interprétation est très fine et la personnalité très secrète de Davidson, sur ses états d'âme, sur son voyage, sur ses sentiments, ne fait qu'accentuer la portée émotionnelle des rares moments où le lâcher-prise creuse un terrier sensible dans son entêtement solide. 

© Ascot Elite Filmverleih © Ascot Elite Filmverleih

La bande-son est discrète, jamais épique ou pleurnicharde, la photographie de Mandy Walker est tout simplement époustouflante, le fil narratif ne se perd pas dans une accumulation de flashbacks thérapeutiques (on ne découvrira d'ailleurs jamais les motivations profondes de ce voyage extraordinaire)... Le casting est lui aussi très bien senti : Mia Wasikowska est éblouissante dans ce rôle de femme solitaire et courageuse, amoureuse de ses animaux et de ses étendues australiennes, et Adam Driver touche juste dans son interprétation maladroite et timide du photographe Rick Smolan, qui accompagnera Robyn Davidson pendant tout son périple.

© Ascot Elite Filmverleih © Ascot Elite Filmverleih

Le film prend un tournant intéressant lorsque Robyn met fin à sa solitude en rencontrant et en se laissant guider par Eddy, un vieil aborigène très respecté par sa communauté : une leçon d'humilité, d'humour et de partage à laquelle il est très touchant de pouvoir assister à l'écran. On sort de la séance marqués par ce voyage plein d'humanité qui se termine dans les eaux claires d'une Australie sauvage, émus par la beauté d'une nature, de personnages et d'animaux tout pleins de cet effarouchement attachant qui caractérise les âmes libres. 

https://youtu.be/6-DiOyxCQQI


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