La comparaison est facile, mais This is not a love story est sans aucun doute le futur film de prédilection des amateurs de Nos Étoiles Contraires ou encore La Face Caché de Margo. Faussement adulte, bourré de clichés et tire larmes, cette adaptation du roman « Me and Earl and the Dying Girl » est un échec cuisant du cinéaste Alfonso Gomez-Rejon malgré une réalisation pas trop mauvaise.

Le principal reproche qui peut être fait à This is not a love story est son côté cynique. Le film se veut un message sur l'abnégation et l'acceptation mais celui-ci se transforme vite en malaise quand on comprend que le seul but est de faire pleurer le spectateur. Pour ça très simple : présenter un personnage, Rachel (Olivia Cooke), adorable et attachante du tout au tout (au point d'en devenir insupportable par moment) pour mieux faire pleurer le spectateur à travers divers situations mélodramatiques. Aucune finesse dans le traitement, Rachel est l'amie parfaite et paradoxalement, cela ne sert pas la cause de celle-ci. Ajouter à cela une légère attirance toute mignonne et prude avec notre « héros », Greg (Thomas Mann), et voilà ! Greg lui, est aussi cliché dans son écriture. Pince sans rire, sarcastique, ayant tout compris au monde qui l'entoure pour échapper aux problèmes... le jeune homme représente la figure ultime de la littérature pour adolescents actuelle : le marginal peu sûr de lui mais intelligent. Grec est également soutenu par son meilleur pote Earl. Enfin « collègue » car Greg n'aime pas apposer une étiquette sur son amitié. Anticonformiste vous l'aurez compris... On peut également s'attarder sur le professeur de Greg et Earl, un tas de muscles tatoué qui tape sur le dos de tous ses élèves avec sympathie à la fin du cours. Encore une tentative de « coolitude » qui exaspère.

La réalisation est quant à elle plutôt correct. Impossible de ne pas être amusé devant les remake fauchés de grands classiques du cinéma réalisés par Grec et Earl. Un côté Michel Gondry assez drôle. Alfonso Gomez-Rejon soigne tout de même la forme de This is not a love story à défaut de s'attarder sur le fond. Cela dit l'esthétique n'est pas non plus exceptionnelle, en dehors de 2/3 plans intéressants le reste s'avère un peu téléphoné, très film indépendant avec des animations et un côté ludique dans le montage. C'est le genre qui veut ça.

Vous l'aurez compris, à moins d'être adepte des films similaires qui sortent sur nos écrans depuis plusieurs années This is not a love story n'est pas une réussite. Son message beaucoup trop cynique et les ressorts utilisés pour susciter la compassion du spectateur deviennent vite lourds, le tout saupoudré de personnages caricaturaux.

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