UNTITLED MAGAZINE
Synopsis : Après des années à Los Angeles, Thomas Jacob, célèbre chanteur au parcours chaotique, revient enregistrer son nouvel album au Danemark. Sa fille Julie, qu’il n’a pas vue depuis des années, en profite pour réapparaitre dans sa vie et lui présenter son petit-fils Noah. Thomas s’est détourné de sa famille et c’est bien malgré lui qu’il doit s’occuper du jeune garçon. Sa relation avec son petit-fils évolue et il est bientôt confronté à un choix qui pourrait bouleverser sa vie.
Côté casting, les amateurs de cinéma scandinave, et plus particulièrement danois, pourront témoigner de l’impressionnante distribution mise à la disposition de Pernille Fischer Christensen. La réalisatrice multi-récompensée à l’international pour ses précédents longs métrages, retrouve pour son 4e film la star danoise Trine Dyrholm (4e collaboration entre l’actrice et la cinéaste en 15 ans) et le charismatique suédois Mikael Persbrandt improvisé rockstar. Respectivement récompensés par le passé du Robert et du Guldbagge (équivalents du César dans leur pays natal), les deux acteurs se retrouvent 4 ans après le succès international du Revenge de Susanne Bier. L’alchimie du duo saute aux yeux, et on veut aisément croire à la proximité que la rockstar du film semble partager à l’écran avec le personnage de Molly Moe. A noter également la performance de Birgitte Hjort Sorensen, connu en France pour avoir campé durant 3 saisons le rôle phare de la série à succès Borgen. Dans la peau de Julie, l’actrice incarne avec brio les frustrations éprouvées par l’absence volontaire de son père.
Construit sur l’ambivalence du personnage de Thomas Jacob rockstar et père, Someone you love est un film sur la le poids des décisions, sur les responsabilités d’un homme prêt à tout pour assumer son désir féroce de liberté inconditionnelle. Jusqu'au choix du sacrifice de la famille, et par conséquent de son statut paternel. De retour de Los Angeles pour l’enregistrement d’un album, Thomas se voit contraint de traverser une succession d’épreuves. Le contact renoué avec sa famille réveille les blessures du passé, et les difficultés psychologiques du personnage viennent fragiliser une situation déjà délicate. Se posent alors la question des actes manqués et de la légitimité des secondes chances.
Manque de singularité
Soucieuse de vouloir réhabiliter rockstar et son droit à l’erreur, Pernille Fischer Christensen oscille entre la volonté de responsabiliser Thomas et le désir d’offrir une porte de sortie à cet homme blessé. A trop vouloir évoquer bon nombre de thèmes universels tel que l’amour, l’abandon, la toxicomanie, et l’évolution moderne de la structure familiale, la réalisatrice se perd et le scénario souffre cruellement de cette précipitation. Les performances d’acteurs, la somptueuse photographie, et la bande son scandinave tiennent le film jusqu’à son ultime scène. Les ingrédients d’une oeuvre enthousiasmante étaient a priori réunis, mais le manque de singularité dans les situations frontales, au profit d’une évocation universelle, rend le tout tiède et sans audace. C’est bien dommage.
