Fruit d'une nouvelle collaboration entre Bong Joon-ho (The Host, Mother, Le Transperceneige) et Shim Sung-bo après Memories of Murder (2003), Sea Fog arbore une esthétique très en vogue pour les films sud-coréens vendus à l'international: par l'ultraviolence, une critique sociale.
Le capitaine d'un bateau de pêche accepte d'embarquer des migrants clandestins venus de Chine pour surmonter les difficultés financières qui lui font face. Au milieu de la nuit, une tempête menace le navire...
L'éventail des personnages brasse plusieurs aspects psychologiques qui renvoie à un malaise ambiant au sein de la couche populaire sud-coréenne. Le capitaine du bateau, formidable Kim Yun-seok (The Chaser), retient toute l'attention: engagé dans une entreprise qu'il n'approuve qu'à moitié, il va devoir faire face à ses responsabilités. Comme le brouillard qui renferme le bateau de pêche sur lui-même, les thématiques sociales sont présentes dans l'atmosphère du film, sans prendre le dessus, évitant ainsi un psychologisme lourdaud.
Ciseleur accompli d'aura viciée, le couple Shim-Bong fait de la violence, physique et morale, le seul échappatoire possible. Tournant au huit-clos sanglant, Sea Fog impressionne de technicité. Replacé dans un contexte plus large, on peut questionner son apport à un certain type de cinéma sud-coréen, qui semble se renouveler avec peine. Cela dit, impossible de bouder son enthousiasme.
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