« Rendez-Vous à Atlit » est une comédie dramatique franco-israélienne. C’est le premier long métrage de Shirel Amitay. La réalisatrice aborde de façon subtile le sens de l’héritage, rendant hommage au Premier Ministre Yitshak Rabin. Un émouvant message d'espoir pour les communautés israéliennes et palestiniennes. En salle le 21 janvier.
Synopsis : Israël, 1995, la paix est enfin tangible. Dans la petite ville d’Atlit, Cali retrouve ses deux sœurs, Darel et Asia, pour vendre la maison héritée de leurs parents. Entre complicité et fous rires réapparaissent les doutes et les vieilles querelles, ainsi que d’étranges convives qui sèment un joyeux bordel. Le 4 novembre, Yitzhak Rabin est assassiné, le processus de paix est anéanti mais les trois sœurs refusent d’abandonner l’espoir.
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C’est la première fois que Shirel Amitay passe derrière la caméra. Ce long-métrage nous plonge dans l’histoire de trois sœurs venues à Atlit après la mort de leurs parents pour vendre la maison familiale. Pour son premier film, la réalisatrice israélienne s’offre un joli casting dans lequel on retrouve une Géraldine Nakache (Cali) dans un rôle puissant, loin de la copine rigolote de « Tout ce qui brille ». On retrouve également la pétillante Judith Chemla (Asia) la fille cadette, et enfin Yaël Abecassis dans le rôle de Darel, la sœur ainée. Trois sœurs au caractères et style de vie différents.
Dans cette fratrie, la benjamine Géraldine Nakache n’est franchement pas attachée à cette maison, à ce pays. Ce n’est pas évident de faire le tri dans ce lieu plein de souvenirs. L’heure est au partage. Quand l’une veut tout garder, l’autre s’empresse de tout bazarder et la troisième souhaite seulement la paix « now ».Le conflit qui oppose les trois sœurs raconte le conflit d'une nation. L’apparition fantomatique des parents et d’un enfant palestinien nous plonge dans un registre fantasmagorique assez troublant. L’enfant n’est visible qu’aux yeux de Cali. Elle est celle qui remet véritablement en question la situation politique du pays. En Israël, les Palestiniens font partie de l'invisible. Selon Shirel Amitay : « Pour vivre en paix avec soi-même, il faut vivre en paix avec ce fantôme-là ». Cali incarne ce long chemin risqué de la paix avec soi et avec les autres.
La réalisatrice met donc en scène deux histoires parallèles, l'une avec l'histoire du pays, l'autre avec l'histoire familiale. 1995 restera une année marquante pour l'Histoire d'Israël et du peuple juif dans son ensemble, c’est l'année où a été assassiné Ytshak Rabin. L’usage des images d’archives nous replonge donc dans le réalisme de la situation. C’est en allumant la radio que les trois sœurs apprennent la terrible nouvelle. Le film s’arrête, le silence s’installe et les larmes coulent. Paradoxalement, cette mort est porteuse de réconciliation. L’harmonie entre les trois sœurs revient, faisant écho à la chanson de Mike Brandt intitulée « C’est ma prière » qui conclue le film.