Sur fond de surréalisme et d’absurde, Quentin Dupieux « retourne » nos perspectives dans son cinquième long métrage, Réalité.
Le film, tourné en anglais, nous plonge dans le monde du cinéma et nous raconte un rêve (ou plutôt un cauchemar) composé d’histoires différentes, de personnages excentriques et d’une réalité qui s’entrecroise.
L’histoire est pourtant simple. Jason Tantra (interprété par Alain Chabat) est caméraman sur une chaîne de télévision culinaire et souhaite réaliser son premier film d’horreur. Il part alors à la rencontre d’un ami de longue date, Bob Marshal (Jonathan Lambert), un riche producteur. En parallèle, on découvre l’histoire de Reality, une jeune fille qui après une partie de chasse avec son père découvre une intrigante cassette vidéo dans les entrailles d’un sanglier. En passant de la psychologue, qui n’est autre que la femme de Jason (Elodie Boucher), à Bob Marshal ou encore au proviseur excentrique, les personnages de Quentin Dupieux sont tous interconnectés.
Comme dans ces précédents film, Dupieux ne se prend jamais au sérieux et tente de nous faire partager son univers en mettant en avant de façon concrète ses lubies et ses angoisses. Jamais égocentrique, le spectateur peut rapidement s’identifier aux peurs des personnages. Ces derniers se questionnent non stop pour comprendre s’ils ont oublié, s’ils mentent ou s’ils se trompent. Dans Réalité, le spectateur se retrouve dans une situation commune au personnage principal, il se demande s’il voit les choses à travers les yeux d’un autre ou s’il voit la réalité.
Dans ce cinquième long métrage, on retrouve quelques personnages fétiches de Dupieux. On peut citer alors Eric Wareheim qui incarne le proviseur de Reality, un homme qui aime se travestir tout en roulant dans sa jeep et racontant par la suite, ce rêve à sa psychologue.
Quentin Dupieux fait, ici, une critique de la société (l’abrutissement de la télévision), de la production (critique de l’image des producteurs d’aujourd’hui), du cinéma (pour le cinéma populaire) et du génie (un virtuose de l’image incarné par le personnage de Zog). On découvre très clairement que Quentin Dupieux fait un clin d’oeil au célèbre réalisateur David Lynch et son film Mulholland Drive. Influencé aussi par les réalisateurs Spike Jonze et David Cronenberg, le réalisateur français reste fidèle à son cinéma et à ses acteurs. Avec ses compositions psychédéliques signées Mr Oizo aka Quentin Dupieux, le réalisateur français instaure une tension permanente à l’aide de ses synthés à répétition dans le film.
Réalité semble être l’oeuvre la plus maîtrisée et donc naturellement la plus accessible de Quentin Dupieux.
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