On parle rarement de l’après-guerre, et de ceux qui sont rentrés des camps de concentration, brisés et presque morts. Dans Phoenix, c’est le cas de Nelly, juive allemande. Lene, sa plus fidèle amie tente de la ramener à la vie tandis qu’elle même dépérit et s’enfonce dans la dépression. Défigurée, Nelly n’est plus la même. Quand elle retrouve son mari Johnny, il ne la reconnaît pas. L’homme perdu et changé à jamais par la guerre essaye même de la faire ressembler à sa « femme » pour toucher son héritage. Entre trahison et sentiments, le nouveau film de Christian Perzod plonge la caméra dans une plaie profonde, celle d’un pardon trop difficile à accorder. Une blessure, à jamais ancrée dans les esprits.
Mais Phoenix c’est aussi l’oiseau qui renait de ses cendres, trop fort pour abandonner. Nelly survit, change, meure et se reconstruit : « Lene, il a fait renaitre en moi l’ancienne Nelly, j’existe de nouveau. »
Ce n’est pas seulement un film sur la guerre, mais aussi sur un couple. Un couple encore plein d’espoir, en particulier du côté de la jeune femme. Jusqu’au bout, elle croit en l’homme qu’elle a aimé, le souvenir d’un homme qui s’est transformé en un inconnu.
Non seulement, Phoenix c’est le club où les deux jeunes gens se retrouvent mais c’est aussi le synonyme de leur changement de personnalité et de physique. Le temps a passé, la culpabilité et le déni ont pris le dessus car la réalité est tout simplement trop dure à affronter.
La ville est détruite, l’amour est détruit, tout est à reconstruire.
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