Paterson est presenté au Festival de Cannes dans la Sélection Officielle.
Si vous vous demandez comment faire un film lent mais rythmé, le très paradoxal Paterson peut vous souffler la réponse. Paterson est double. Il s'agit à la fois de la ville et du nom du protagoniste principal (interprété par Adam -nouveau dark vador- Driver) qui est epaulé de sa compagne, dont la vie est faite de projets inaboutis et de fantasmes et de son chien. Paterson est chauffeur de bus et écrit des poèmes.
© Mary Cybulski
Toute la difficulté d'un film planant est de ne pas tomber dans quelque chose d'inaccessible pour le spectateur. Rien de plus frustrant que de ne pas saisir ce que le réalisateur veut nous montrer, symbolisé souvent par un décrochage rapide. Mais quand Kaila Blues nous laissait sur le quai de son oeuvre pseudo poétique, Paterson nous emmène avec lui et nous fait passer un agréable moment devant cette comédie douce-amère qui confronte les fantasmes à la réalité.
Tout d'abord mentionnons la prestation remarquable d'Adam Driver qui est vraiment parfait pour le rôle. Il interprète à merveille le type un peu perdu qui subit la vie de plein fouet. Une douceur fascinante émerge de ce film, le rapprochant à certains moment du naturel que présentent certains dialogues des films de Woody Allen.
© Mary Cybulski
La force du film est sa poésie. Imagée à l'écran par la voix d'Adam Driver qui tout en nous lisant ses vers, est épaulé par leur présence à l'image. Ce récital est souvent suivi de surimpressions et de fondus rajoutant un effet planant de très bon goût. Paterson est un bon film unique en son genre qui arrive à se créer sa propre identité avec poésie et légèreté.
Les coulisses du Festival : Jim Jarmusch a été copieusement applaudi, le film semble avoir été bien reçu par les spectateurs.