Faisant suite à la critique sociétale vibrante et fiévreuse de A Touch of Sin, le nouveau long métrage de Zhang-ke Jia se révèle d'un lyrisme débordant. A travers le prisme des amours contrariées d'un trio amoureux - Tao (la muse du cinéaste, Zhao Tao), jeune femme douce et pétillante, et ses deux prétendants, Lianzi et Zang - la réalisatrice élabore la fresque d'un monde profondément instable.
Hésitante et déchirée, Tao doit d'abord choisir entre ces deux hommes que tout oppose : Lianzi, mineur réservé et bienveillant, et Zang, affairiste promenant ses grands rêves d'Amérique et profitant des opportunités du capitalisme de la Chine. De ce choix naîtra l'enfant baptisé Dollar, dont on devine sans mal qui est le père.
Ecartelée et délibérément lacunaire, la narration de Mountains May Depart suit ses personnages de 1999 à 2025 - de la fulgurante chorégraphie d'une bande de vingtenaire chinois sur Go West des Pet Shop Boys (reprise électro-pop d'un tube de Village People) au fin fond de l'Australie, théâtre du troisième chapitre. La dimension temporelle reste donc sans conteste la plus grande force du film, qui se teinte petit à petit d'une mélancolie individuelle, mais surtout d'une déshumanisation globale et générationnelle.
« Même les montagnes pourraient disparaître » : voilà ce que tend à prouver l'univers que dessine la très talentueuse Zhang-ke Jia - non sans rappeler les romans de l'écrivain contemporain Haruki Murakami, dans son rapport à l'inconstance et à la fragilité de ses personnages. Avec le temps va, tout s'en va : les liens familiaux et sentimentaux s'écartèlent, les personnages se perdent de vue, les histoires collectives se dissolvent et les identités s'égarent en route. Que reste-t-il de nos amour ? A priori, pas grand chose. Quelques bouffées de nostalgie dérisoire, des souvenirs étiolés - parfois même les prémices de l'indifférence.
Finalement, le destin des personnages est surtout prétexte à raconter l'être contemporain : son identité inquiète, sa quête perpétuelle de reconnaissance et d'amour, ses espoirs et désillusions, son aptitude à aimer, et à oublier. Sans jamais s'attendrir ni se lamenter, Mountains May Depart raconte l'histoire saisissante de particules élémentaires un peu comme nous, égarées dans un monde dérisoire et bien trop grand.
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