Présenté à Cannes en mai dernier, le nouvel opus de Valérie Donzelli s'est vu retarder sa sortie en salle de deux mois suite au mauvais accueil de la presse. Après « La Reine des Pommes » (2010), « La Guerre est déclarée » (2011) et « Main dans la Main » (2012), le penchant de la réalisatrice pour les idylles complexes et insolubles n’est plus un secret. Mais cette fois-ci, Valérie Donzelli s'attaque à une histoire d’amour bien particulière : celle de Julien et Marguerite de Ravalet, frère et sœur exécutés en 1603 pour adultère et inceste. Non sans rappeler « Les Hauts de Hurlevent » d’Emily Brontë, le récit est librement inspirée d’un fait divers, et d’un scénario de Jean Gruault initialement destiné à François Truffaut. Abandonné par ce dernier, le scénario se voit courageusement sauvé par Donzelli une quarantaine d’années plus tard.
Marguerite (Anaïs Demoustier) et Julien (Jérémie Elkaïm, sans grande surprise), fille et fils du seigneur de Tourlaville, s’aiment d’un amour tendre depuis leur enfance. Mais en grandissant, leur tendresse réciproque se mue en passion dévorante qu’ils ne peuvent réprimer. Leur aventure alimente les fantasmes, rumeurs et scandales de la société qui les pourchasse, les obligeant à prendre la fuite.
Filmé dans le château où ont grandi Marguerite et Julien de Ravalet, le long métrage de Donzelli a le mérite d’être aussi ambitieux que réussi. A mi-chemin entre l’univers du conte et l’intemporalité du mythe, les aventures romanesques de ces enfants qui s'aiment nous captivent sur le champs. Nous compatissons très vite avec la jolie Marguerite au regard triste, qui se bat pour son désir et son amour impossible, et comprenons tout autant la détresse de Julien, rongé par cette passion incandescente et irrécusable. Ces amants maudits – dont nous ignorions jusqu’alors l’existence – nous renvoient à nos classiques : Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, ou encore, Pyrame et Thisbé. Nous écoutons donc attentivement la douce voix de la narratrice, redoutant les dernières lignes de cette histoire romantique et tragique.
Malgré ce changement de registre pour le moins osé, nous retrouvons dans la réalisation de « Marguerite et Julien » la patte esthétique de Donzelli : les images arrêtées qui suspendent et intensifient le récit, la voix-off, les musiques pop modernes ainsi que l’étrangeté bien particulière qui fait aussi la beauté de ses films. Loin de se contenter de retranscrire un fait divers, la réalisatrice réinvente une légende tout en mélangeant les époques sans maladresse, n'hésitant pourtant pas à risquer quelques anachronismes opportuns. Loin de se vouloir moralisateur ou provocant (bien que très sensoriel), « Marguerite et Julien » offre une seconde vie cinématographique bienveillante à ces jeunes amants, condamnés sans pitié pour un amour hors-normes.
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