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Critique : "Maggie a un plan", un film de Rebecca Miller

26 avril 2016, par Untitled Magazine

Casting de rêve pour un film qui remâche un mauvais mélange entre Frances Ha et la série Before Sunrise/Sunset... Rebecca Miller déçoit avec ce cinquième long-métrage qui mime les comédies à la Woody Allen et qui finira par se noyer dans l'insondable mer des comédies romantiques à l'américaine. Maggie (Greta Gerwing) est une new-yorkaise célibataire, la trentaine, résolue à faire un enfant seule, jusqu'à ce que sa rencontre (digne d'une épiphanie) avec John (Ethan Hawke), professeur d'anthropologie et écrivain en devenir, bouleverse sa vie. John, évidemment, est marié à une femme qui ne le rend pas heureux, Georgette (Julianne Moore), et qui lui préfère sa carrière. Il la quitte donc pour Maggie, avec qui il fait des enfants et s'installe confortablement. Après quelques années de vie commune, Maggie se rend compte que leur relation ne fonctionne plus et va tout faire pour rabibocher John et Georgette.

© Diaphana Distribution © Diaphana Distribution

Le scénario est faible et très cul-cul. Et pas seulement sur le synopsis ; pendant tout le film. Sorte de vaudeville moderne et maladroit, Maggie a un plan se perd dans les méandres du formatage hollywoodien. Cadrages classiques, musiques badines attendues, péripéties et personnages clichés : l'ancien copain de fac hippie, solitaire et célibataire, le mari malheureux qui échappe à sa femme/marâtre grâce à une jeune plante frivole qui lui redonne la joie de vivre, la suédoise glaciale et castratrice.... Le retournement de situation (Maggie veut se séparer de John et le remettre avec son ex-femme Georgette) censé constituer une péripétie majeure passe d'ailleurs totalement inaperçu au milieu de cet amoncellement de poncifs. Cette accumulation crée un ensemble fade malgré quelques doses d'humour réussies et une déclaration d'amour étonnamment drôle.

© Diaphana Distribution © Diaphana Distribution

Il est fatiguant de voir les acteurs jouer leur propre rôle : Greta Gerwing ne se débarrasse pas de ses mimiques, vannes et attitudes héritées de ses personnages dans Mistress America et Frances Ha, Ethan Hawke nous rejoue exactement le personnage de Jesse dans la série de Richard Linklater Before Sunrise/sunset/midnight et Julianne Moore, qu'on attendait pourtant au tournant, reprend les mêmes codes qui ont marqué sa performance dans A single man de Tom Ford. Du mal recyclé et du mal remâché, bien dommage car certaines virtualités des relations humaines, amoureuses et familiales sont bien étudiées et finement approchées.

Rebecca Miller évoque ainsi avec finesse de nombreuses problématiques contemporaines : les relations beaux-parents/enfants, l'évolution des relations amoureuses, les relations qui fonctionnent en dehors du couple central, la solitude en couple... Toutes ces aspérités auraient pu rendre le film attachant, mais elles ne permettent malheureusement pas de rattraper le parti-pris de Rebecca Miller, qui assume ouvertement avoir voulu faire « un conte de fée. Mais avec de la vérité ». Maggie a un plan n'ennuie donc pas mais ne retient pas non plus, écrasé par le poids des cassettes Disney qui doivent orner le grenier de la réalisatrice.




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