Avant d’être le projet cinématographique dont il est aujourd’hui question, Les Gardiens de la terre est avant tout une expérience de vie extraordinaire, le fruit d’un voyage de cinq longues années d’un bout à l’autre du monde.

A l’origine de ce projet personnel transformé en documentaire, on retrouve Renata Heinen et Rolf Winters, couple à la vie et à l’écran, puisque ce film suit leurs rencontres successives et celles de leurs trois enfants aux quatre coins de la planète. Des Etats-Unis à l’Amazonie, de l’Inde à l’Australie en passant par l’Afrique, Gardiens de la terre est l’histoire d’une famille en quête de nouvelles perspectives sur le monde, à la rencontre de communautés parfois jamais approchées. Avec en filigrane un voyage spirituel destiné à éveiller les consciences. Et s’il existait autre chose ?

Lorsque Renata et Rolf décident de donner un nouveau virage à leur vie il y a une dizaine d’années, l’ambition est simple : traverser six continents à la rencontre d’hommes et femmes hors du commun, pour bouleverser les perspectives occidentales acquises depuis des siècles sur l’existence et le mode de pensé dominant. Rompant avec la société sans ambition de faire de leur quête un documentaire, les deux futurs auteurs des Gardiens de la terre prennent conscience du potentiel cinématographique de leur voyage lors de leur rencontre avec un chaman nommé Nowaten (autrement dit « celui qui écoute »). Certains qu’il existerait à travers le monde d’autres « gardiens de sagesse », ils donnent naissance à leur projet autour de la question suivante : ces gardiens détiennent-ils les clés d’un renouveau ?

Pour approcher certaines communautés qui vivent dans des territoires très reculés, la famille part sans équipe de tournage et assure l’entière réalisation du projet. En apprenant à utiliser leur matériel sur le terrain. Une décision logique, tant le processus et le fond du propos prennent le pas sur l’esthétisme du film. Ne vous attendez donc pas à embarquer à bord du drone de Yann Arthus Bertrand pour contempler le monde et ses paysages époustouflants. Ici, la caméra est au sol, mobile, utilisée avec honnêteté et maladresse pour tenter de capter les expressions visuelles précieuses. Les visages qui nous sont montrés sont rares, et on en vient à jalouser ces rencontres extraordinaires.

Derrière les 90 minutes d’images conservées, on devine avec curiosité les longues phases d’intégration de la famille, les efforts nécessaires et la patience pour d’abord trouver ces interlocuteurs hors du commun, briser la réticence de l’autre à l’inconnu. Et ainsi intégrer la caméra au coeur de ces échanges, qui se révèle également à l’écran un outil de transmission et de partage.

Sortie en France le 13 avril :

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