Chen Zhen, un jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé en Mongolie-Intérieure afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Mais c’est véritablement Chen qui a beaucoup à apprendre, que ce soit sur la vie dans cette contrée infinie, hostile et vertigineuse, sur la notion de communauté, de liberté et de responsabilité, et surtout sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes : le loup. Séduit par le lien complexe et quasi mystique entre ces créatures sacrées et les bergers, il capture un louveteau afin de l’apprivoiser. Mais la relation naissante entre l’homme et l’animal - ainsi que le mode de vie traditionnel de la tribu, et l’avenir de la terre elle-même – est menacée lorsqu’un représentant régional de l’autorité centrale décide par tous les moyens d’éliminer les loups de cette région.
Après 4 ans d’absence, le réalisateur de l’Or Noir (2011) revient dans les salles obscures à travers une coproduction franco-chinoise, dans laquelle il plonge le spectateur dans son thème de prédilection : le film animalier. C’est dire si Jean-Jacques Annaud nous avait habitué à ses bêtes sauvages. D’abord dans l’Ours, (1988), puis seize ans plus tard dans Deux Frères (2004), où le cinéaste met en scène des tigres, c’est désormais aux loups que ce dernier s’attaque, dans une réalisation magistrale et hors de notre temps.
Si l’œuvre de la carrière de Jean-Jacques Annaud tend à une certaine forme d’explication par le bestial chez l’humain, au même titre que l’humain chez l’animal, son cinéma, c’est aussi l’exil. En s’inspirant du l’histoire vrai du Chinois Jiang Rong relatée dans son best-seller «Le Totem du Loup», le réalisateur plante le décor de son dernier long métrage au sein d’une contrée sauvage, la bouleversante steppe mongolienne, garantissant des images et une lumière à couper le souffle.
Construit comme un récit initiatique sur fond de Révolution historique chinoise, Le Dernier Loup est une fable épique et touchante, quoi qu’un peu naïve. Grâce à sa maîtrise certaine de la dramaturgie, Jean-Jacques Annaud explore néanmoins ce lien puissant, destructeur, entre l’homme et de l’animal. Malgré une liste interminable de similitudes, ces deux créatures insaisissables ne peuvent espérer cohabiter, semble nous souffler Jean-Jacques Annaud à l’oreille, tantôt délicatement, puis soudain avec férocité, à l’image de l’imprévisible brise de la steppe mongolienne.
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