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Critique : Le coeur battant, un film de Roberto Minervini

26 juin 2014, par Untitled Magazine

Sélectionné au Festival de Cannes cette année, Le Cœur battant de Roberto Minervini est un projet singulier qui se situe à la frontière de la fiction et du documentaire. Il suit la rencontre de Sara, jeune fille d’une famille puritaine américaine de 12 enfants, et de Colby, jeune rodéo amateur. Pas de scénario, peu de dialogues écrits, mais une succession de scènes captées ou arrangées par le réalisateur. Un mélange entre réalité et mise en scène, qui crédibilise les intentions du réalisateur italien expatrié aux États-Unis.

059059 Sara Carlson, à la vie comme à l'écran

Terre d’émigration, l’Italie du siècle dernier a livré bon nombre d’acteurs ou réalisateurs au cinéma américain. Une majorité d’entre eux ont posé leur valise à New-York, avec le succès que l’on connait pour les plus célèbres d’entre eux. Scorsese, Coppola, ou de Niro pour ne citer que les plus évidents. Roberto Minervini a lui choisi le Texas pour entretenir sa réflexion sur une Amérique qu’il a pris le temps d’apprivoiser. Pour le cinéaste, gagner la confiance des familles a donc été l’étape indispensable avant d’entreprendre les 55 jours de tournage. Une période durant laquelle il se rapprocha des hommes et femmes avant d’en faire ses personnages. Se fondre dans leur train de vie, comprendre leurs intentions sociales et professionnelles.

Plus que l’œuvre d’un réalisateur, le cœur battant est le résultat d’un travail d’ethnologue. Outre la forme artistique qui sert le propos du cinéaste, le spectateur assiste au processus de contemplation et d’explication des caractères sociaux et culturels des personnages suivis par Roberto Minervini. Par le biais de Sara et Colby, le regard est porté sur une frange de la population texane et américaine. Y est analysé le schéma religieux omniprésent, et le système éducatif favorable à une reproduction sociale.

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Le cœur battant se révèle un film emprunt d’une réelle douceur. Une certaine délicatesse  nait entre les personnages, mais aussi entre les sujets et le réalisateur. Une situation probablement due à la relation de proximité tissée avant le tournage. Le regard subjectif que porte Roberto Minervini sur son sujet empêche tout jugement de valeur dévalorisant. L’éducation stricte, l’absence de liberté, et le manque de libre arbitre sont montrés, jamais jugés. La seule remise en question de ce système vient du personnage de Sara, qui nourrit une réflexion sur les codes de son milieu familial. En immersion, le cinéaste se fait oublier, et par le biais d’un travail sociologique dresse un tableau de ces familles proche de la réalité. Un objet intéressant tant sur le fond que sur la forme.




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